Ce vendredi 20 décembre, les dépôts du groupe Aldi de Gembloux et Villeroux ont été maintenus fermés par les syndicats CNE et Setca. Un coup de pression pour faire bouger les négociations et réclamer de meilleures conditions de travail.

Ce vendredi, tous les camions Aldi sont restés à quai au centre logistique du groupe à Villeroux (Vaux-sur-Sûre). Une grève surprise qui a également touché le dépôt de Gembloux et où se sont rassemblés des employés des magasins. Seuls les fournisseurs ont pu rentrer, au compte goutte, livrer leur marchandise. Un barrage filtrant mis en place à 4h et qui devrait être levé à 19h .

À cinq jours de Noël, les travailleurs souhaitent mettre la pression sur le groupe et obtenir une amélioration de leurs conditions de travail.

"C'est un peu voulu pour essayer de faire mal entre guillemets et être enfin entendus parce que, pour le moment, il y a des négociations et on n'obtient aucune réponse satisfaisante pour les travailleurs".

En cause, l'état de santé du personnel où les congés maladie se multiplient, dénoncent les syndicats.

"Les conditions de travail sont assez dures chez Aldi, elles sont assez compliquées. Ce sont beaucoup de malades qui ont des troubles musculo-squelettiques, voire des burn-out. Des malades qui ne sont pas toujours remplacés, ce qui engendre encore plus de surcharge de travail. Et en plus de cela, il y a beaucoup de problèmes d'ergonomie parce qu'Aldi est en train de mettre en place de tout nouveaux magasins, des infrastructures qui ne sont pas bien conçues au niveau ergonomie" explique Cathy Englebert, de la CNE.

Les syndicats réclament plus de personnel, notamment pour pallier les absences, mais également du matériel fiable et adapté.  "On demande des transpalettes électriques supplémentaires dans tous les magasins parce qu'il n'y en a pas en suffisance, on demande que ce matériel soit en bon état de marche, parce que bien souvent et trop souvent nous avons du vieux matériel qui tombe souvent en panne".

 Du côté de la direction, on regrette le blocage de ce matin, mais sans réagir aux doléances des syndicats :

"Nous regrettons cette action alors que nous sommes toujours en pleine négociation avec les syndicats (des employés). Une nouvelle négociation est prévue en janvier. Entre-temps, plusieurs propositions concrètes sont déjà sur la table. Nous continuons à appeler à des négociations constructives dans l'intérêt de tous, collaborateurs et clients. Pour donner toutes les chances à ces négociations, nous n'entrerons pas dans les détails des discussions".

Malgré la défection de nombreux travailleurs, il semble que les magasins du groupe sont restés ouverts ce vendredi, notamment grâce à l'activation de travailleurs contractuels. Ce vendredi, les syndicats dénonçaient justement la tendance à faire appel à des étudiants pour pallier certaines absences.

Les syndicats attendent à présent une réaction et terminent par cet avertissement : "les actions de ce jour sont une première étape. Si la direction ne veut rien entendre et refuse d’avancer de manière conséquente pour Noël, d’autres étapes risqueront de suivre après le 15 janvier, dernière date à l’agenda!"

Frédéric Feller