Publié le vendredi 07 fevrier 2025 à 16:00 - Mis à jour le vendredi 07 fevrier 2025 à 16:55 Paliseul
Une quinzaine d’élèves de l'ISJ Carlsbourg se forment au débardage à cheval, une pratique ancienne mais toujours pertinente. Utilisée pour préserver les sols et respecter l'écosystème, cette méthode séduit les gestionnaires forestiers en herbe
Dans les forêts de l'Ardenne Méridionale, les élèves de la section sylviculture de l’école de Carlsbourg s’initient à une technique ancestrale : le débardage à cheval. Cette méthode de récolte du bois, qui remonte à des siècles, permet d’extraire les troncs d’arbres tout en minimisant l’impact sur le sol. En effet, contrairement aux engins mécaniques, qui peuvent endommager les sols forestiers et nuire à la biodiversité, le cheval permet une approche plus douce et plus respectueuse de l’environnement.
Ce vendredi, une quinzaine d'élèves participent à cette formation spécialisée, qui allie à la fois pratique et théorie. Guidés par des formateurs expérimentés, les étudiants apprennent à manœuvrer un cheval de trait dans un environnement forestier, à utiliser les bonnes techniques de traction et à éviter les erreurs qui pourraient nuire à l’animal ou à l’environnement. Un exercice pas si simple pour ces jeunes qui découvrent cette technique pour la première fois. La mise en œuvre de ces compétences est cruciale, car le travail avec des chevaux n’est pas une mince affaire, surtout lorsqu’il s’agit de manipuler des animaux de la taille et du poids de Laurette, un cheval de trait pesant près d’une tonne.
"J'avoue qu'au début, à la théorie, cela avait l'air simple. Mais à l'usage, c'est évidemment plus compliqué. Surtout lorsque j'ai du donner des ordres au cheval, lui dire de tourner à droite à gauche, ce n'était pas évident. Je suis même tombé, sans douleur, en réalisant une manoeuvre. Le cheval a de la force", Macha
Les futurs gardes forestiers formés à cette technique comprennent l'importance de cette pratique pour la gestion durable des forêts. Sensibles aux problématiques écologiques, ils voient dans le débardage à cheval un moyen de concilier leur passion pour la gestion des espaces boisés avec la nécessité de protéger la nature. Cette formation s’inscrit donc dans une démarche plus large de préservation de la biodiversité, soutenue par des institutions comme le Parc Naturel Ardenne Méridionale et le Département Nature et Forêts (DNF).
En alliant savoir-faire traditionnel et innovations en matière de gestion forestière, cette formation met en lumière une voie alternative et plus verte pour l’exploitation des ressources forestières. La reconversion du travail forestier à cheval, dans le respect des écosystèmes et du climat, pourrait bien être un modèle à suivre pour l’avenir des forêts, là où l'industrie et la nature doivent coexister en harmonie.
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