Nous vous parlions jeudi de cette famille ukrainienne accueillie à Messancy, par un couple, qui a mis à disposition une maison lui appartenant. Un appel avait été lancé sur les réseaux sociaux pour aider la famille à s’installer. L’appel a été entendu. 

Disposant, avec son épouse, d’une maison libre à Messancy, Frédéric Peugeot n’a pas hésité une seconde dès que les bruits de la guerre menée par la Russie en Ukraine se sont faits entendre. Depuis le lieu où il était en villégiature, le couple a organisé l’accueille de Nataliia, sa fille et ses parents.

 "Je travaille depuis 2014 avec elle. C'est une personne en qui j'ai confiance et qui se retrouve aujourd'hui dans une situation très compliquée... On a pensé qu'il fallait leur proposer le choix et être dans une zone sécurisée avec sa famille"

Nataliia et sa famille sont arrivés à Messancy dans la nuit de mercredi à jeudi et ont été accueillis par la fille de Frédéric. Ce dernier et son épouse étaient de retour ce samedi pour installer la famille ukrainienne. Sur les réseaux sociaux, un appel à la solidarité avait été lancé pour fournir à Nataliia et ses proches, le nécessaire qu’ils n’ont pas eu le temps d’emporter. L’appel a été entendu.

 "J'ai apporté des draps, couvertures, housses de couette, des habits, une série de casseroles"

"Ca nous rappelle ce que nos parents et nos grands-parents nous ont raconté de ce qui se passait pendant l'exode en 40 et ça fait quand même un peu peur"

Pour la famille ukrainienne, les gestes de solidarité font vraiment chaud au cœur.

"Nous sommes vraiment contents d’être dans un lieu sûr. On remercie toutes les personnes qui apportent de la nourriture et différentes affaires pour nous aider... J’apprécie énormément. C’est vraiment un immense soutien pour nous, parce qu’on est arrivé ici avec peu de choses, pour protéger nos vies"

Dans la cuisine, la fille et la mère de Nataliia peuvent enfin converser avec une personne qui parle russe. Krystina habite Arlon et est originaire de Biélorussie.

 "Moi je suis venue ici quand j'avais 16 ans. Je ne suis pas du tout venue comme réfugiée. Du coup, je sais comment sont les écoles. Je voulais aussi encourager la fille. J'espère qu'ils pourront retourner rapidement en Ukraine"

Une fois installée, Nataliia compte tout mettre en œuvre pour venir en aide à ses compatriotes qui trouveront, comme elle, refuge en Belgique.

 "On va faire tout notre possible pour en aider d’autres. On sait que, dans les semaines qui viennent, d’autres Ukrainiens vont arriver ici et se trouveront avec les mêmes difficultés auxquelles nous sommes confrontés maintenant. On va essayer de les aider, de leur fournir une aide psychologique et matérielle"

La guerre menée en Ukraine par Poutine bouleverse la vie de millions d’Ukrainiens. Elle touche également bon nombre de citoyens belges, dont Krystina, qui ne comprend pas comment on en est arrivé là.

"Je suis complètement bouleversée. Ca fait une semaine que je dors mal, que j'ai l'impression que ma vie a cessé... Moi je dis toujours c'est comme si la France attaquait la Belgique, mais en pire, parce que, pour moi, le peuple ukrainien, c'est mes frères. En plus, en tant que Biélorusse, il se peut que d'ici peu, la Biélorussie rentre dedans et aille contre les Ukrainiens. Cette idée m'insupporte complètement"

Olivier Orianne