Le viaduc de Conques est à nouveau accessible aux promeneurs. Durant deux ans, le pont qui enjambe la Semois à Herbeumont vient de bénéficier d’importants travaux de rénovation et sécurisation, menés par le service public de Wallonie. D’autres ponts situés sur cette ancienne ligne de chemin de fer sont au programme.

Deux ans de travaux, allongés par le confinement et une météo exécrable, ont été nécessaire pour restaurer le viaduc de Conques à Herbeumont. Le pont aux sept arches a été étanchéifié et sécurisé.
"On a réalisé une dalle en béton et placé un revêtement en feuille de bitume sur toute sa surface. En mai-juin de l'an dernier, on a terminé par une coulée d'asphalte. De la sorte, toutes les arches sont à l'abri des infiltrations", détaille Arnaud Delobbe, chef de projets et de la cellule ponts au SPW Infrastructures à Arlon.

Les hautes barrières Heras, présentes depuis des années, ont laissé place à de nouveaux garde-corps sur toute la longueur, 138m, dégageant la vue sur la vallée et la Semois en contrebas. Pour l'anecdote, les promeneurs pourront marquer une pose pic-nique sur une table "improvisée", réalisée en blocs de pierres du viaduc...
Sous le tablier imperméable, les sept arches aux neuf millions de briques sont désormais à l'abri des risques d’érosion. Il était temps. L’un d’elle a dû être entièrement parée de nouvelles briques…  "Comme le pont mesure 38m de haut, on a dû monter un échafaudage équivalent à presque 15 étages. C'était périlleux, mais ça en valait la peine, car ça a permis de sécuriser une arche juste au-dessus du camping".
Chapeautés par le service publique de Wallonie, les travaux se sont élevés à 1M200.000 euros, supportés pour 1/3 par des fonds européens. 

Dix ponts centenaires, rénovés en 2022-2023

A moins de cinq cents mètres de là, dans le village-même de Herbeumont, deux autres ponts sont en phase d’entretien. Ici encore les infiltrations ont fragilisé les briques, au point de devoir les arracher en grande partie et de les remplacer par du béton renforcé. "Garder l'esprit du pont initial, c'est important, assure Arnaud Delobbe, mais les techniques modernes ne permettent pas toujours de le faire. Dans le cas du pont, rue du Château, par exemple, on espérait récupérer le muret en pierre. Mais en le démontant certaines se sont brisées et on a été contraint de remplacer par un garde-corps métallique." Sur l'autre pont en revanche, rue de la Garenne, le SPW a réussi à maintenir  le mur et l'esprit originel.

Construite au début 1900, démantelée en 1972,  cette ancienne ligne de chemin de fer longeait les ardoisières de la vallée et reliait Bertrix à Muno.  Aujourd’hui ne subsistent que plusieurs tronçons de sentiers de promenade, et plusieurs dizaines de ponts. Des ouvrages à l’architecture,  souvent remarquable…  parfois plus modeste. A l’entrée de Sainte-Cécile, on découvre un pont métallique, sans plus aucune connexion avec le moindre sentier. Presque sans utilité, et pourtant rénové l’an dernier par le SPW. "On ne souhaitait pas démonter le pont, parce qu'on se doute que, plus tard, ça deviendra un Ravel. On est avant tout dans l'esprit d'entretenir les ouvrages."

Sur les deux prochaines années, au total dix autres ponts vont être rénovés (carte ci-dessous). Quatre à hauteur de Muno et six près de Herbeumont.  Le prochain prévu à l’agenda : le pont de Wilbauroche sur la route des ardoisières. Avec ses gardes-corps en fer forgés… que le SPW compte bien conserver.

Restera alors sur cette ligne, le dénommé pont de La Blanche. Un autre viaduc d’exception.
Mais celui-là, ce sera pour un autre budget… 

Les ponts en phase de rénovation :

Christophe Thiry