A Saint-Hubert, une pétition a circulé pour s'opposer à la vente du camping Europacamp à un groupe immobilier qui voulait y placer 800 lodges en place des 220 caravanes existantes. Finalement, la commune confirme n'avoir reçu qu'une seule offre, celle de l'actuel gestionnaire, qui se dit soulagé.

Repris en 2014 à l'état de chancre par Hughes Schyns, qui en est devenu le gestionnaire, sous bail emphytéotique signé avec la commune, le camping Europacamp offre une implantation en forêt avec des emplacements relativement clairsemés. La commune réfléchit depuis plusieurs années à vendre ce site situé entre l'aérodrome et le monastère d'Hurtebise. Mais sous Crac, elle a du faire une offre publique qui a attisé certains appétits, notamment celui du groupe immobilier Corsendonk.

"J'ai été contacté, à ma grande surprise, par la commune qui me dit : 'Il y a quelqu'un qui est intéressé par la reprise du camping, ils vont venir visiter le 15 avril'. Ils sont venus visiter le 15 avril. On sent vraiment que c'était des financiers ; ils m'ont laissé entendre qu'ils voulaient grosso-modo faire 800/850 chalets ici. Donc raser tout ce que j'avais entrepris ici pendant dix ans.. Et on sait comment ça tourne, avec l'expérience qu'on en a un peu partout, c'est qu'à ce moment-là, on fait une clientèle fermée, on met des barrières partout, il y a deux ou trois restaurants qui s'installent et puis, en fait, la commune va profiter des taxes, je ne sais pas combien, mais en dehors de ça, les habitants de Saint-Hubert ou les commerçants de Saint-Hubert ne verront jamais un campeur qui vient dans un restaurant ou acheter son journal... Ce n'est vraiment pas le genre de projet que je voulais.", Hughes Schyns, gérant du camping Europacamp

A soixante ans passés, Hughes Schyns souhaite se contenter d'être rentable, mais sans viser une rentabilité à outrance. Il est aussi sensible à la biodiversité du site où poussent six espèces d'orchidées et qui abrite de nombreuses espèces d'oiseaux. Une pétition a circulé et a recueilli plus de 1400 signatures en une semaine. Un groupe Facebook s'est aussi constitué. Et surprise, vendredi 16h00, la commune n'a reçu que l'offre d'achat remise par Hughes Schyns. Pour lui cette mobilisation a été essentielle.

Hughes Schyns pointe aussi les problèmes en approvisionnement en eau, le site se servant d'une source qui n'aurait pas suffit à alimenter un gros complexe. La commune examinera l'offre reçue prochainement et donnera ensuite sa position. Sauf surprise, Hughes Schyns devrait devenir propriétaire des lieux.

David Pierson