Ce vendredi soir, la commune de Tintigny inaugure son centre dentaire. Un cabinet regroupant pour l'instant trois dentistes. Une véritable oasis dans le désert qui touche nos zones rurales. 

Ouvert au mois de mai, le centre dentaire gaumais a déjà constitué une belle patientèle. Dans une région particulièrement touchée par la pénurie de dentistes, l'arrivée de trois dentistes était attendue par la population. Au secrétariat, Fionau Morau enchaine les prises de rendez-vous:

« Ça défile bien, on a eu beaucoup d'appels. Je pense que c'était vraiment une attente pour les patients d'avoir des dentistes dans la région et on est vraiment contents de pouvoir répondre à ce besoin. »

Et ce n'est pas Alain Wattelet qui dira le contraire, trop content de retrouver l'usage de son dentier.

«J'allais à Châtillon, mais elle a pris sa retraite, il fallait que je trouve quelqu'un et c'était problématique. Maintenant qu'il y a ça ici, c'est super. »

Dentiste à Differdange, c'est Eric Wouters qui a constitué l'équipe : trois dentistes, une secrétaire et une assistante. Parmi elles, Colette Di Discordia, dentiste à Bruxelles, où elle conserve par ailleurs son cabinet.

« Je fais mi-temps à Bruxelles, mi-temps ici. Et donc quand je viens ici, je loue quelque chose pour ne pas faire le trajet aller-retour. Ce qui m'a tenté, c'est travailler avec des amis et que je voulais voir autre chose que les quatre murs de mon cabinet. C'était vraiment une découverte. »

Après la maison médicale, Tintigny continue d'investir dans la santé

Face à la difficulté d'attirer des dentistes, la création d'une maison dentaire apparaît comme la meilleure solution. À Tintigny, la commune n'a pas hésité à mettre les moyens, comme l'explique le maire, Benoît Piedboeuf.

« C'est un peu plus 300.000 euros. C'est pour la commune, mais via la régie communale autonome, d'abord le contrat de bail dans les locaux et puis l'investissement du matériel, tout l'équipement, l'aménagement des locaux. C'est couvert évidemment par une location et qui est d'une durée suffisante pour couvrir l'investissement. »

Malgré tout, attirer de jeunes dentistes en zone rurale reste un sacré défi. Pascale Cohen, elle, a quitté Nivelles pour Arlon et à présent Tintigny:

« Quand je parle avec des jeunes qui sont en formation, ils ont un peur au niveau des transports. Ici, il n'y a pas beaucoup pour les jeunes couples et, en tant que professionnels indépendants, quand on veut commencer à s'installer avec des jeunes enfants, c'est vrai que c'est un peu compliqué. »

Le centre dentaire ne renonce cependant pas à attirer d'autres dentistes, l'équipe est encore amenée à se compléter.

« On attend l'implantologue-chirurgien très bientôt et après un ortho. Et là, l'équipe sera presque complète. Si on pouvait avoir un parodontologue, il n'y en a pas un seul dans la province, ce serait l'idéal, mais difficile à trouver, malheureusement. »

Le standard du centre dentaire Gaumais n'a pas fini de sonner, d'autant que le cabinet est ouvert le samedi. Mieux encore, il reçoit également les urgences.

Frédéric Feller