Publié le mercredi 12 fevrier 2025 à 16:02 - Mis à jour le mercredi 12 fevrier 2025 à 17:42 Meix-dvt-Virton
Yves Parage exerce comme dentiste depuis plus de cinquante ans, seul sur la commune de Meix-devant-Virton. Âgé de 73 ans, il ne compte pas arrêter de si tôt, pour le plus grand soulagement de sa patientèle.
Julie Gavroy a traversé toute la province, depuis Ciney, pour son contrôle annuel. Et pour cause, Yves Parage est ce que l’on peut appeler, un dentiste de famille "à l’ancienne", proche de sa patientèle.
"Je continue à venir ici malgré les kilomètres, parce que j'ai confiance. Je viens ici depuis que j'ai l'âge de six ans. Ma maman y vient encore et je compte continuer avec mon fils de deux ans", nous confie Julie Gavroy.
Voilà plus de 50 ans que le dentiste reçoit quotidiennement. Il est seul sur sa commune. Mais Meix-devant-Virton n’est pas la plus à plaindre.
A l’échelle du Luxembourg, 11 communes sur 43, une sur quatre n’a tout simplement pas de dentistes sur son territoire.
Des villes comme Arlon, Libramont, Durbuy, Marche, Bastogne s’en sortent bien. Il n'empêche, la moyenne luxembourgeoise est faible : moins de cinq dentistes pour 10.000 habitants, c’est bien inférieur à la moyenne belge.
Et quand bien même la profession s’est rajeunie ces dernières années, près d’un dentiste sur trois est âgé de plus de 60 ans. Un quart de la profession prévoit de prendre sa retraite dans les cinq années avenir. Près d’un dentiste sur huit, dans les deux ans.
Yves parage l’explique par l’augmentation des contrôles et contraintes administratives toujours plus pesantes. Auxquelles est venue s’ajouter cette année, l’interdiction de l’usage des amalgames, les fameux plombages
"On a de plus en plus de papiers à rendre, de contrôle à effectuer, dont on se demande l'utilité. Maintenant on nous oblige à passer aux formulaires électroniques et depuis janvier il est interdit de placer des amalgames... Comprenez que des dentistes qui approchent de la retraite se posent des questions"
Yves Parage, dentiste à Robelmont
Des dentistes en moins, ce seront autant de demandes de RDV reportées sur d'autres cabinets. Or sur la province, un cabinet sur deux n’accueille plus de nouveaux patients. Parfois à l’exception comme ici des jeunes enfants.
"Bien sûr, que c'est préoccupant. Je ne sais pas ce que je ferai quand ça arrivera. Je m'attends à ce que ce ne soit pas facile de trouver un. nouveau dentiste", s'interroge Julie Gavroy.
Entre deux interventions, la question revient d'ailleurs souvent dans ce cabinet de Robelmont. Et la réponse ne change pas : "Je travaillerai jusqu'au repos éternel. Tant que je peux, je continue !"
A 73 ans, Yves Parage le dit de lui-même : "le personnage est atypique".
Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions