L’alimentation des poulets vient de connaître une hausse de 70% en deux ans. Hausse que les producteurs vont devoir répercuter sur le consommateur. Exemple chez Ardenne Volaille, à Bertrix, dont les 3 millions de poulets annuels représentent moins de 1% des poulets abattus en Belgique.

Chez Ardenne Volaille, à Bertrix, on produit, avec des éleveurs partenaires, un poulet de milieu de gamme, essentiellement pour la grande distribution. Cela implique le respect de l’animal par un maximum d’animaux au mètre carré et une possibilité de sortie en plein air. Même si la grippe aviaire à répétition limite cette dernière possibilité depuis novembre. Dans ce modèle, un poulet devient prêt pour la consommation en 56 jours alors que les producteurs d’entrée de gamme font du poulet en 40 jours ou même moins. Le secret : une alimentation composée de soja, aliment qui permet ces croissances rapides. Mais les coûts de ces aliments flambent, notamment suite à de la spéculation et à la situation en Ukraine et en Russie.

Confrontée à l’augmentation de ses coûts de production, l’industrie agro-alimentaire tire la langue et n’a d’autre solution que de répercuter ces hausses sur les distributeurs et in fine sur le consommateur. Avec une question lancinante : jusqu’où le consommateur est-il prêt à aller pour la qualité proposée ?

Face à ces bouleversements, on teste et on prépare l’avenir. Dans le groupe Upignac, qui possède Ardenne Volaille, on a élevé du poulet sans soja.

Et c’est bien là l’équation de cette crise. Des méthodes rapides, même si elles se revendiquent de l’agriculture raisonnée, dépendent de la production d’une légumineuse qui cause d’importantes déforestations et qui doit être transportée d’un continent à l’autre. Alors qu’un élevage plus traditionnel fournit des produits impayables pour le plus grand nombre… Quant à élever soi-même ses poulets, il vous faudra en prendre soin quatre à six mois avant de les consommer.