Patrimoine

Montgaillard : le portrait manquant de l'abbé d'Orval est en cure de jeunesse

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 Publié le lundi 17 fevrier 2025 à 11:11 - Mis à jour le lundi 17 fevrier 2025 à 11:12    Arlon - Florenville - Wellin

Nous vous présentions récemment l’exposition « Tu veux mon portrait ? » qui vient de démarrer au musée Gaspar à Arlon. Mais il manque encore un tableau, toujours en restauration dans un atelier de Wellin, le célèbre portrait de Bernard de Montgaillard, abbé d’Orval, oeuvre anonyme datant des années 1620-1630.

Voici le portrait du 42e abbé d’Orval, Bernard de Montgaillard, tel qu’exposé jusqu’il y a peu au musée Gaspar d’Arlon. Né dans le sud-Ouest de la France, Montgaillard est surnommé le second fondateur d’Orval. Un personnage haut en couleur dont la vie vaudrait largement un film.

Ce tableau devrait faire partie de l’exposition « Tu veux mon portrait ? » mais il se trouve pour l’instant à Wellin, dans l’atelier de restauration de Dominique Massot.

Et, sous les coups de scalpel de l’expert, Montgaillard a déjà bien changé.

"Il est moins comme un automate, moins comme une statue. Il a moins les roses bonbons du XXe siècle qu'on lui avait fait (ndlr : lors de précédentes restaurations). Même la barbe ; on lui avait inventé une barbe tout -à-fait moderne, on sentait bien qu'elle n'était pas du tout originelle. En fait ce que je trouve qu'il a retrouvé, c'est son âme de tableau XVIIe alors que les couleurs modernes qu'on avait apposées dessus en faisaient comme une copie XIXe tardive, de mauvaise qualité picturale.", Dominique Massot, restaurateur de tableaux à Wellin

Les pigments originaux sont pour cet expert peu nombreux et relativement courants dans les Pays-Bas d’alors. Même si plusieurs ont été importés comme la terre de Sienne et la terre de Sienne brûlée ou encore le vermillon de la Vierge à l’Enfant. Pour Dominique Massot, c’est un bon tableau.

Gravure ou peinture ? C'est un peu l’œuf ou la poule...

Il existe aussi une gravure datée du XVIIe siècle et présentant la même scène à quelques détails près : la vue en perspective de l’abbaye (la plus ancienne vue que nous connaissons) fait place aux écrits de Montgaillard qu’il aurait lui-même brûlés avant sa mort. A ses pieds, des mitres des évêchés qu’il a refusés ainsi que celle d’abbé de Nizelles, poste qu’il occupa avant Orval et un agneau qui lui aurait annoncé les difficultés qui l’attendaient. Mais cette gravure est-elle postérieure au tableau ou est-ce l’inverse ?

Les travaux de restauration en cours permettront peut-être de trancher la question. 



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