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Neufchâteau : Michèle Mons Delle Roche estime avoir été poussée à bout

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 Publié le mardi 19 octobre 2021 à 17:57 - Mis à jour le mardi 19 octobre 2021 à 18:45    Neufchâteau

Depuis l'annonce de sa démission vendredi dernier, Michèle Mons Delle Roche ne s'était plus exprimée sur son départ. Elle décrit aujourd'hui une ambiance de groupe exécrable et des relations plus que tendues entre elle, Yves Evrard, et certains membres du Collège.


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Après Philippe Bruliau, c'est au tour de Michèle Mons Delle Roche de régler ses comptes avec la liste Pour Vous et plus particulièrement avec son chef de groupe Yves Evrard. La désillusion de l'ex-bourgmestre envers sa tête de liste de 2019 est à la hauteur de sa déception : « je me rends compte que dès la conception de la liste Yves n'avait pas l'intention de siéger ».

Pour elle, son intention dès le départ était de cumuler "dans l'ombre" la fonction de bourgmestre avec celle de député wallon. Autrement dit, Yves Evrard aurait espéré avoir Simon Defat comme bourgmestre, « un bon petit soldat, aux ordres » explique amèrement Michèle Mons Delle Roche.

Le refus du mayorat, le péché originel d'Yves Evrard ?

À entendre Michèle Mons Delle Roche tous les problèmes actuels font suite à cette décision de ne pas siéger. Elle décrit une valse hésitation entre les deux élections chestrolaises, où la tête de liste lui explique vouloir rester député avant de changer d'avis. Par la suite, Michèle Mons Delle Roche pense l'affaire entendue alors qu'on lui présente ses compétences de première échevine. « Je n'ai jamais demandé à être bourgmestre. Je le suis devenue suite à la décision d'Yves Evrard. Il me l'a annoncé la veille de la conférence de presse ».

L'ex-bourgmestre révèle que ce jour là, une réunion avait été organisée à Bruxelles avec elle, Yves Evrard, le président national du MR Georges-Louis Bouchez et Benoît Piedboeuf. « Nous avons harcelé Yves Erard pour qu'il accepte le mayorat mais il a refusé ».

La suite on l'a connait, décision fut prise de céder une année de mandat à Simon Defat, « pour lui mettre le pied à l'étrier » explique Michèle Mons Delle Roche qui visiblement n'a jamais avalé cette concession. Concernant son premier échevin, la bourgmestre démissionnaire ne mâche d'ailleurs pas ses mots, le trouvant trop peu impliqué à ses côtés. Trop aux ordres d'Yves Evrard également, ce qu'elle dit avoir toujours refusé : « la politique des petits amis je n'en ai jamais voulu et donc l'animosité de Yves n'a fait qu'augmenter ».

"J'ai été injuriée, bousculée physiquement par certains échevins"

Une animosité que partageaient visiblement d'autres membres du groupe. Elle décrit une ambiance exécrable à son encontre : « j'ai été injuriée, bousculée physiquement par certains échevins sous le regard presque amusé d'Yves Evrard. Ce n'est pas l'attitude que l'on attend d'un chef de groupe ».Aujourd'hui, Michèle Mons Delle Roche estime avoir été poussée à bout au point de souffrir de burn-out. Un comble pour celle qui a donné des leçons de management destinées notamment à éviter ce piège de l'épuisement professionnel. Le temps pour elle, de réfléchir à cet échec collectif : « j'ai ma part de responsabilité comme l'a dit Philippe Bruliau, de ne pas être parvenue à créer une cohésion de groupe ».

En prenant la décision de siéger comme conseillers indépendants, Michèle Mons Delle Roche et Philippe Bruliau ont définitivement torpillé la majorité. Avec quel espoir ? « J'espère que cette démission va permettre à certains de réfléchir, de retrouver une sérénité perdue depuis des années. Si c'est le cas, tant mieux ». Et lorsqu'on lui demande si elle croit à une union sacrée entre les deux grandes listes chestrolaises, la réponse laisse poindre sa lassitude : «je n'en sais rien et à la limite, ce n'est plus mon problème ».

 


Samira Boudou Frédéric Feller