Nos cours d'eau et étangs abritent des écrevisses mais la plupart du temps, ce sont des espèces exotiques qui ont colonisé nos cours d'eau au détriment de l'espèce indigène. Des inventaires sont réalisés depuis deux ans à la demande de la RW. Comme ces espèces exotiques sont envahissantes, il est important de limiter leur propagation. 

L'automne est la saison de reproduction des écrevisses, c'est le moment choisi pour procéder à l'inventaire des populations présentes en Wallonie. Plusieurs nasses avec des appâts ont été installées la veille dans cet étang de la région de Bastogne afin de vérifier la présence d'écrevisses. 

Des inventaires partout en Wallonie

La première nasse est vide. Le relevé de la deuxième confirme la présence d'écrevisses. L'identification est assez facile. Il s'agit comme la plupart du temps d'une espèce envahissante: l'écrevisse signal aussi appelée l'écrevisse de Californie. 

"On reconnaît l'écrevisse signal/de Californie avec le point blanc un peu bleuté à la jonction des pinces, la face orangée sous les pinces et le sillon branchio-cardiaque assez espacé" décrit Coralie Huberty, chargée de mission environnement au Parc Naturel Haute Sûre Forêt d'Anlier.

Sur les cinq nasses installées dans cet étang, quatre étaient vides d'où l'importance d'en mettre plusieurs à différents endroits stratégiques.

Jusqu'à présent, Coralie Huberty a inventorié 20 plans d'eau dans le bassin de la Haute Sûre. Sur les 20, 15 contiennent des écrevisses exotiques. Ces écrevisses sont beaucoup plus résistantes que l'écrevisse indigène à pattes rouges qui peuplait autrefois nos cours d'eau.

Au détriment de l'écrevisse indigène

C'est l'homme qui a réintroduit ces espèces américaines en Europe en vue d'apporter plus de couleurs et d'individus pour la pêche dans les plans d'eau. Si elles sont bonnes à manger, ces écrevisses exotiques n'ont pas amené que des points positifs, elles ont eu un impact négatif sur notre espèce d'écrevisse indigène, l'écrevisse à pattes rouges dont il ne reste que quelques populations en Wallonie.

Uniquement présente dans une eau de très bonne qualité, l'écrevisse à pattes rouges (indigène) a souffert de la pollution, de la dégradation de son habitat et de la présence de ces espèces exotiques qui contaminent les habitats aquatiques avec un champignon appelé la peste de l'écrevisse.

La Région wallonne a mandaté tous les contrats Rivière pour réaliser un inventaire afin de cartographier les espèces d'écrevisses dans le but de préserver les dernières populations d'écrevisses à pattes rouges.

Conseils pour limiter la propagation

Pour limiter la  propagation des espèces envahissantes.il faut adopter de bons gestes: ne pas les réintroduire, ni les déplacer vivantes. Bien nettoyer son matériel de pêche. Et si vous avez des écrevisses exotiques dans votre étang, vous pouvez les prélever pour votre consommation personnelle. De quoi joindre l'utile à l'agréable. 

Christelle Collin