Grandmenil (Manhay) a accueilli le premier festival belge de Cigarbox Guitar. Durant deux jours, artistes, fabricants, et amateurs du genre venus des quatre coins du pays et d'ailleurs ont partagé leur amour du blues et des guitares faites "de tout et de rien"...

Une boîte à cigare, trois cordes et un micro : les éléments de base pour fabriquer une Cigarbox Guitar. Appelée "la guitare du pauvre", cet instrument atypique fait le bonheur de nombreux amateurs de blues et autres styles. Pour la première fois en Belgique, un festival entièrement dédié à ces fabrications artisanales a été mis sur pieds à Grandmenil dans la commune de Manhay.

L'idée de cet événement a germé dans trois têtes : celles de Michel Brasseur (guitariste renommé), Geoffrey Robert et Philippe Hombert. Une fois lancés, ils ont jeté leur dévolu sur la salle de Grandmenil. "Pourquoi ce lieu ? On a cherché beaucoup. On est allé voir à Gedinne, Lustin, etc. On a fait plein de salles et celle-ci était vraiment très, très belle", explique Philippe Hombert. "On a découvert cette salle toute en bois, avec un zinc d'une seule pièce, vraiment à l'ancienne. Un saloon en somme ! Et on a trouvé ça exceptionnel. L'acoustique est fantastique", surenchérit Geoffrey Robert.

Un festival international 

Si les spectateurs présents pour assister aux concerts ont parcouru des dizaines, voire des centaines de kilomètres pour certains, que dire des artistes : Belgique, sud de la France, Allemagne, Pays-bas, et les Etats-Unis, représentés par Steve Harvey. "Si je suis ici aujourd'hui c'est grâce à la communauté du Cigarbox et à Michel Brasseur, aussi connu sous le nom de John Mary Go Round. Je connais également de nombreux fabricants rencontrés travers le monde grâce à mes cordes, et au fait que je joue de la guitare, mais aussi via Youtube", explique le musicien présent pour la première fois en Belgique, qu'il avoue apprécier pour la chaleur humaine, les boissons et la nourriture.

Plusieurs fabricants présents

Il était également possible d'acheter des instruments, puisque de nombreux fabricants étaient présents lors du festival. Ce qui était au départ un essai est devenu une activité à part entière pour certains, comme Thierry Philipperon originaire de Charleroi : "J'ai découvert les Cigar Box en 2020. Je voulais savoir ce que c'était comme instrument. C'est devenu une passion. Le but, c'est de faire un instrument avec ce qu'on trouve, ce qu'on a sous la main, et pas nécessairement devoir acheter des pièces. Maintenant on évolue avec le temps et on s'améliore."

Un vrai succès

Totalement gratuit, le festival a attiré pas mal de monde pour une première, tant le vendredi soir pour la masterclass et la jam session, que pour les concerts du samedi. "On envisage clairement de réitérer l'expérience l'année prochaine", se réjouissent les organisateurs. Il se déroulera en principe une nouvelle fois lors du dernier week-end du mois d'août en 2025.

Antoine Masson