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Manque d'ophtalmologues dans la province: le Docteur Mélanie Lampe tire la sonnette d'alarme

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 Publié le mercredi 08 fevrier 2023 à 17:37 - Mis à jour le mercredi 08 fevrier 2023 à 18:36    Fauvillers

La province de Luxembourg manque cruellement d'ophtalmologue. C'est en tout cas le constat du Docteur Melanie Lampe, qui exerce à Fauvillers. Elle est la seule à s'être installée en tant qu'ophtalmologue ces 19 dernières années sur le territoire provincial.


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Mélanie Lampe est installée à Fauvillers depuis 7 ans. Originaire de Mouscron, l'ophtalmologue a lancé une pétition. L'objectif, avertir les élus de la situation intenable vers laquelle les professionnels du secteur de dirigent.

"Je me retrouve dans des difficultés pour suivre mes propres patients, dans les délais où on doit les suivre médicalement. J'ai actuellement 18 mois de délai. Si on devait être au même niveau que le reste de la Belgique on devrait être 29 au lieu de 13 en Luxembourg, et je me rends compte que dans quelques années nous ne serons plus que quatre" explique le Dr Mélanie Lampe.

A elle seule, le Docteur Lampe s'occupe de 13000 patients. Elle n'en accepte d'ailleurs plus de nouveaux. Les personnes souhaitant bénéficier de soins se tournent donc vers d'autres provinces ou vers le Grand-Duché de Luxembourg. Mais certains pourraient aussi renoncer à se faire soigner et risquer de mettre leur vue en péril.

"Si j'avais laissé ma patientèle ouverte j'en serais aujourd'hui à 4 ans de délai, minimum"  
Dr Mélanie Lampe


"La vision de l'enfant, par exemple, va déterminer énormément de choses pour la vie adulte et donc on peut faire beaucoup de choses qu'on ne peut plus faire plus tard".
Pour les personnes plus âgées, il y a également la recrudescence de la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge qui entraine une perte du champ de vision) : "certains de ces patients ont besoin d'injections de manière mensuelle et je ne pense pas que toutes les personnes âgées ont les moyens de monter tous les mois à Bruxelles et donc, elles vont faire une croix sur leur suivi et progressivement leur vue va baisser jusqu'à la cécité probablement".

Pour remédier au manque d'ophtalmologues dans la province, Mélanie Lampe a déjà pensé à quelques solutions, elle propose :

  •  Un recensement et un cadastre des médecins par province. Par le biais d’un programme en ligne sur lequel les médecins actifs peuvent renseigner leur lieu de travail et leur temps de travail, afin d’établir les postes vacants par région et d’anticiper les besoins pour l’avenir. Établir une liste par spécialité et par région du nombre d’équivalents temps plein manquants pour assurer un service minimum à la population locale.


  • La mesure suivante ne prendrait effet que pour les étudiants n’ayant pas encore entamé leur cursus de médecine :  A la fin de son cursus, il ne pourra occuper qu’une des places vacantes dans le pays. Si toutes les places de « service minimum » ont été attribuées, il pourra professer dans une région de son choix (en dehors des régions où règne une pléthore de médecins afin d’équilibrer à terme la situation).


  • En cas d’installation du nouveau médecin dans une zone où l’offre médicale est suffisante, alors que les zones en pénurie ne sont pas comblées, un blocage du numéro d’INAMI serait prévu si celui-ci n’a pas été autorisé à s’y installer.  Cela permettrait de protéger la patientèle des médecins déjà installés dans les régions où l’offre est suffisante et de mieux répartir l’offre de soins sur le pays. Entendons-nous bien que le lieu de travail peut différer du lieu de résidence, dans le cas où le médecin ne souhaiterait pas vivre dans la région en pénurie.

Actuellement, la pétition a déjà récolté un peu plus de 500 signatures en ligne et en version papier. Reste à savoir si les élus y seront attentifs.


Jordane Meyer





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