Publié le mardi 26 novembre 2024 à 11:39 - Mis à jour le mardi 26 novembre 2024 à 12:20 Libramont
Ce mardi 26 novembre, un cortège d'enseignants a déamabulé dans Libramont pour faire entendre ses craintes envers le projet de décret réformant l'enseignement. Nous avons donné la parole à deux jeunes profs qui s'inquiètent surtout de l'avenir de leurs élèves.
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Regards croisés de deux profs en début de carrière qui s'inquiètent de leur avenir mais surtout de celui de leurs élèves. Rencontre avec Julien Bodart de l'ITCF Centre-Ardenne et Éva Zago de l'Athénée Royal Bouillon-Paliseul.
"Pour certains d'entre nous, ça fait des années qu'on attend une nomination. Voir qu'elle disparaît, ça fait peur. Mais le principal je pense dans nos démarches actuellement c'est plutôt les élèves et et non les enseignants".
Julien Bodart, enseignant à l'ITCF Centre-Ardenne :
"C'est ma huitième année dans l'enseignement, je suis professeur d'histoire et géographie et sciences sociales et j'enseigne dans le tronc commun, dans le degré qualifiant et général également".
Vous avez des craintes par rapport à la réforme qui est en cours ?
"Totalement, on ne met plus en avant les élèves, on met en avant un système de formation et non plus de la formation des élèves en tant que citoyens. Nous en tant qu'enseignant, on leur amène un esprit critique dans les cours d'histoire, par exemple, et ici les envoyer vers des centres de formation, enlève toute cette dynamique du citoyen".
Éva Zago, enseignante à l'Athénée Royal de Bouillon Paliseul :
"Moi j'enseigne depuis pratiquement quatre ans, dans l'enseignement professionnel, option assistant décoration".
Les réformes en cours ça vous inquiète pourquoi ?
"Ça fait peur pour l'avenir, pour l'avenir de ma carrière, mais aussi pour l'avenir de mes élèves. Déjà par exemple, les 7e professionnels qui n'obtiendront plus leur CESS en fin de parcours et donc pas d'accès aux études supérieures. J'ai énormément de mes élèves qui, après, font des études. Énormément de mes élèves qui font des études artistiques, dans des écoles supérieures des arts, dans des académies des beaux-arts et là ils n'auront plus cette possibilité. Donc, c'est c'est vraiment quelque chose d'horrible pour eux et c'est important de se faire entendre pour ça".
Quand on dit que le qualifiant pourrait aussi être donné par d'autres infrastructures comme l'IFAPME, par exemple, qu'est-ce que vous en pensez?
"Alors les stages, c'est bien. Nous, on en fait aussi en professionnel, nos élèves vont en stage mais clairement, au niveau de la qualité d'enseignement, ce n'est pas pareil".
Vous pensez que c'est moins adapté à des plus jeunes élèves parce que finalement c'est vrai que ces filières elles ont été conçues pour des adultes au départ?
Julien Bodart :
"En tant qu'enseignant nous avons une formation pour accompagner les plus jeunes. Ici dans les centres IFAPME, les personnes n'ont pas forcément cette formation et je pense que les plus jeunes vont être démunis face à des situations comme celles-ci".
Et vous à titre personnel en tant qu'enseignant vous craignez aussi pour votre avenir, est-ce que vous êtes nommé par exemple?
"Non je ne suis pas nommé et oui j'ai peur pour mon avenir. Il va y avoir un effet cascade qui va arriver, je vais peut-être devoir sauter d'une école à une autre".
Et quand on évoque cette idée de CDI en disant ça va être bien pour les jeunes profs qui arrivent?
"Ça va être bien? Oui et non, je pense qu'il faut pouvoir adapter un petit peu. C'est sûr que ça fait peur, ça fait des années qu'on est là pour une nomination, voir qu'elle disparaît ça fait peur, mais le principal je pense dans nos démarches actuellement c'est plutôt les élèves et et non les enseignants".