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Les travaux publics impactés par la crise

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 Publié le jeudi 21 avril 2022 à 16:40 - Mis à jour le jeudi 21 avril 2022 à 17:07    Province

Ce jeudi au WEX, le salon Municipalia s’est ouvert sur fond de crise de l'énergie et des matières premières. Un contexte qui complique la gestion des chantiers publics.


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Des engins de chantiers flambant neufs, des nouveautés originales, Municipalia c’est un peu le catalogue de Saint-Nicolas pour élus locaux. Sauf que le contexte économique n’invite pas vraiment  à la fête. La flambée des prix de l’énergie et des matières premières, les pénuries et délais de livraison allongés, il ne fait plus bon être échevin des travaux dans sa commune. "Ça fait quinze ans que je suis en charge des travaux à Libin, témoigne Christian Baijot, et je n'ai jamais vu ça !"Quelques mois ont suffi pour déstabiliser le marché. Rendant plus qu ’hasardeux, l’établissement de budgets précis."Nous devrons soit augmenter les budgets consentis aux travaux, soit diminuer le nombre de projets, déplore l'échevin chestrolais Jacques Cheppe. Heureusement, nous avons des réserves qui devraient nous permettre de tenir le coup, mais nous devons rester vigilants"."J'ai un gros dossier de voirie, or on parle d'une augmentation de 50% du prix du tarmac, ajoute Jean-Marie Meyer, échevin à Attert. Comprenez que c'est compliqué de mener à bien des dossiers, alors qu'on ne maîtrise aucunement les prix".

Bois, aluminium, acier… Impossible d’anticiper l’évolution des prix. Conséquence, comme dans le privé, les entreprises travaillant exclusivement avec le secteur public n’ont eu d’autre choix que de cadenasser leurs offres. "Nous avons dû réduire le délais de validité de nos offres de 30 jours à 5 jours", explique Amandine Alexandre de chez Poncelet Signalisation. "Nous devons presque travailler au jour le jour, abonde Johan XIMENES pour T.S.S. Signalisation. Or la durée des procédures pour les marchés publics est très longue. Nous pouvons certes appliquer des coefficients de révision, mais cela ne suffit pas"

Les coefficients de révision, c’est ce mécanisme qui lie client et fournisseur, pour adapter les prix à l’évolution de la vie. Une formule calculée et consentie depuis des années par Idélux Environnement aux entreprises de transport de déchets ménagers. Mais aujourd’hui elles aussi crient à l’aide. "On se rend compte qu'elle ne colle plus à la réalité du marché, reconnait Christophe ARNOULD, Directeur d’exploitation Idélux Environnement. Pour certains transporteurs sous-traitants ce n'est plus tenable. Nous allons donc essayé de trouver une solution, tout en respectant les règlementations des marchés publics."

S’adapter, reporter, réévaluer les projets… communes, intercommunales n’ont d’autres choix que de subir et faire le gros dos. La question est de savoir : combien de temps pourront-elle tenir ?


Christophe Thiry