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Les travailleuses de XLG dénoncent des pratiques inacceptables de leur employeur

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 Publié le jeudi 23 mai 2024 à 17:43 - Mis à jour le jeudi 23 mai 2024 à 18:28    Libramont

Les syndicats CSC et FGTB dénoncent les conditions dans lesquelles se trouvent les aides ménagères de l'entreprise XLG Home, dont le siège social est basé à Libramont. XLG Home emploie 4000 aides ménagères en Wallonie et à Bruxelles. Depuis avril 2024, la direction diminue le montant des chèques-repas des employées en cas de maladie.

 Ce jeudi, les travailleuses de XLG affiliées aux syndicats CSC et FGTB ont exprimé leur ras le bol vis à vis de leur employeur. En cause, des coupes dans l'attribution des chèques repas en cas de maladie. Il suffit de deux jours d'absence pour que leurs chèques-repas soient diminués pour l'ensemble du trimestre suivant. Une nouvelle apprise par mail le 24 avril dernier.

Si en temps normal, les chèques repas sont de 4,70€, ils baissent à 2,18€ si elles sont en dessous de 90% de leur prestation. Les aides ménagères qui ne sont jamais absentes, quant à elles, les voient augmenter à 5€. Les syndicats dénoncent un système discriminatoire, comme l'explique Sylviane Arnould de la CSC Alimentation et services :

 

"Ici l'aide ménagère elle est punie clairement trois fois. Une première fois parce que son salaire diminue suite à son incapacité, une deuxième fois parce qu'elle n'a pas de chèque repas lorsqu'elle est malade et le trimestre suivant elle est punie une troisième fois, puisque pendant trois mois son chèque repas sera inférieur".

"On a essayé de faire entendre raison à l'employeur, on a eu une dernière réunion la semaine dernière où la conclusion a été :  on n'écoute pas vos arguments, on ne les entend pas et on en prend la responsabilité nous en tant qu'employeur d'appliquer ce calcul même s'il est discriminatoire. En clair : on s'assied dessus et on l'applique de force sans tenir compte de la concertation sociale".

 

 Les syndicats dénoncent par ailleurs un manque de suivi au niveau de la prévention et des visites médicales. Ils estiment que l'employeur met plus d'énergie à éviter les législations qu'à les appliquer.  Les travailleuses de leur côté estiment contribuer à la bonne santé financière de l'entreprise (2,2 millions de bénéfices selon les syndicats) et ne comprennent pas la manière dont elles sont pénalisées via les diminutions de chèque repas.

 

On travaille depuis 10-15 ans, on a fait la rentabilité de l'entreprise, on est usées et on vient nous dire : c'est fini, tu n'es plus rentable. Les problèmes musculo-squelettiques, les opérations, tout ce que vous voulez, on les a. Et tout ce que l'employeur voit c'est son bénéfice, sa rentabilité"  Ludivine Mignon, aide-ménagère

 L'employeur dit vouloir éviter une future faillite

Syndicats et aides ménagères ont interpellé les politiques et espèrent que ceux-ci pourront faire bouger les choses. Du côté de l'entreprise, le porte-parole Jérome Paquot affirme qu'il ne s'agit pas d'une mesure discriminatoire et illégale, mais qu'elle souhaite juste remédier aux 33% d'absentéisme dans l'entreprise en motivant ses travailleurs. Le porte-parole affirme encore que cette décision est inévitable pour maintenir un équilibre budgétaire, et ainsi éviter une faillite dans les années futures.

Ces 5 dernières années, 1 entreprise de titres services sur 3 de titres a fermé ses portes. L'un des plus gros pourvoyeurs d'emplois de Wallonie affirme ne pas vouloir en arriver là. 

 


Jordane Meyer



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