Info

Le personnel soignant se sent stigmatisé par le gouvernement

video loading
loading video
 Publié le lundi 22 novembre 2021 à 16:17 - Mis à jour le lundi 22 novembre 2021 à 16:48    Libramont - Province

Dégoûté ! L’obligation vaccinale ou le licenciement ou mise au chômage en cas de refus, passe mal auprès du personnel soignant, en première ligne depuis le début de la crise. Les premières actions ont eu lieu ce lundi, à Libramont le matin, et à Arlon l'après-midi.


Newsletter

Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions


Une gifle. Un désaveu. Du mépris. Un coup de poing. Voilà le ressenti du personnel infirmier ce lundi matin, venus des quatre hôpitaux de Vivalia, de maisons de repos, de services de soins à domicile, vaccinés et non vaccinés, ensemble pour dire non à l’obligation vaccinale pour les seuls soignants. Non à cette remise en cause de leur implication et de leur engagement…
"Quand on n'avait rien pour se protéger, le gouvernement s'en fichait, témoigne Orianne LAMBERT, infirmière à domicile indépendante. Franchement, je me sens accusée. Certains estiment presque immoral que des soignants non-vaccinés travaillent auprès de personnes fragiles. Mais s'il vous plait ! Depuis notre premier jour dans les soins, on fait attention à nos patients !"
"La vaccination doit rester un libre choix, ajoute Xavier Lambin, officier à la zone de secours Luxembourg, présent pour soutenir l'ensemble des soignants, qui depuis le début ont démontré qu'ils savaient prendre les mesures pour empêcher les contaminations et apporter les soins nécessaires."

"Forcer de cette manière  la vaccination chez les soignants, c'est leur mettre un pistolet sur la tempe"
Xavier Lambin, officier à la zone de secours Luxembourg

Une menace contreproductive

C’est précisément cette menace du gouvernement que refusent d’admettre ces membres du personnel, vaccinés pour la plupart, et non-vaccinés. Au sein de Vivalia, un peu moins d’un soignant sur cinq a choisi de ne pas se faire vacciner, souvent pour avoir avoir déjà eu affaire à la maladie. Et ceci, sans que cela ne pèse ni sur la cohésion d’équipe, ni sur la qualité du travail. "Les quelques collègues qui ont fait le choix de ne pas être vaccinées n'ont pas été jugées par les autres, assure Ludwina Bodson, infirmière aux soins intensifs à Bastogne. On est tous restés solidaires. Mais cette mesure risque d’aggraver le manque de personnel."

"Nous n'avons pas le luxe de subir des licenciements"

"On se dit que le personnel va se faire vacciner, mais non, pas du tout", prévient Sylvain Fievez, permanent syndical CSC-SP Vivalia. "On va donc reporter la charge de travail sur du personnel qui est déjà à bout."

Qui demain, pour assurer les soins ? 

Alors qu’une nouvelle démission a été actée ce week-end, au soins intensifs de Libramont, la première consécutive à l’obligation vaccinale, la question est vitale pour la direction de Vivalia, présente ce matin aux côtés des manifestants : "Si au premier janvier, nous devions constater ne fut-ce qu'une dizaine de personnes en moins par institution, nous devrons réduire encore plus drastiquement la voilure", estime Yves Bernard.

Il faudra alors se poser la question : faute aux soignants qui ont refusé la vaccination forcée ? Ou aux économies voulues et réalisées dans les soins de santé ?


Christophe Thiry