L'institut saint-Joseph de Carlsbourg complètement à l'arrêt ce lundi. Une grande majorité de ses enseignants était en grève, de même que les ouvriers, éducateurs et personnel administratif. Opposés à la fermeture de l'internat, ils réclament à présent le départ de leur directeur.

"Renaud rentre chez toi, prends tes affaires et casse-toi!" Le message scandé ce lundi devant les grilles de l'ISJ de Carlsbourg est on ne peut plus clair : le personnel ne veut plus de son directeur du secondaire. Une conséquence de la crise qui agite l'école depuis l'annonce, il y a un mois, de la fermeture programmée de l'internat et de la perte d'une dizaine d'emplois.

Ce lundi, un arrêt de travail de la grande majorité du personnel, en font commun Setca-CSC, a paralysé l'école. En plus des enseignants, les éducateurs, les ouvriers et l'administration s'étaient joints à la grève. Même l'école fondamentale avait décidé de rejoindre le mouvement.

Déjà fortement entamée à l'époque, la confiance avec le personnel atteint aujourd'hui un point de non-retour. Ce lundi, un courrier est parti pour réclamer la démission du directeur du secondaire, comme nous l'ont confirmé sur place les représentants syndicaux:

"Je vous confirme que c'est le mandat qu'on a reçu. On est en train de rédiger un courrier à l'attention du PO qui pointe une longue liste de dysfonctionnements, de manquements au devoir du directeur et des problèmes relationnels récurrents qui posent énormément de problèmes, notamment sur le bien-être au travail".

Thierry Rolland, secrétaire régional CSC enseignement

"Pour ma part, c'est la première fois que je suis confrontée à une grande majorité des enseignants qui me disent: nous notre direction, on ne veut plus travailler avec, ce n'est plus possible, on en a assez de cette maltraitance, on en a assez de la non gestion de tout ce qui est pédagogique".

Pascale Pluymer, permanent Setca enseignement

Selon les représentants syndicaux, la décision de fermer l'internat a joué le rôle de détonateur. Une décision qu'ils espèrent toujours infléchir. Car les enseignants présents en sont persuadés : il en va de l'avenir de leur école. Une réunion est programmée le jeudi 3 avril avec le pouvoir organisateur de l'école.

 Contacté par nos soins, le président du PO, l'abbé Vincent, a préféré ne pas faire de commentaires pour ne pas "envenimer la situation". La demande de démission évoquée par les syndicats ne lui était pas encore parvenue. "Je ne suis pas au courant de cette démarche".

Le président rappelle qu'une réunion est programmée le jeudi 3 avril entre le pouvoir organisateur, les syndicats et le personnel de l'école. En attendant, le préavis de grève des syndicats court toujours. De nouvelles actions ne sont donc pas exclues d'ici là.

Frédéric Feller