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La Zone de Secours Luxembourg a 10 ans. A-t-elle gagné en efficacité ?

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 Publié le jeudi 12 juin 2025 à 18:30 - Mis à jour le vendredi 13 juin 2025 à 11:01    Province

En 2015 naissait la Zone de Secours Luxembourg. De seize casernes gérées de manière indépendante, on est passé à dix-sept postes regroupés sous un seul commandement.
Dix ans plus tard, quel bilan peut-on en  tirer ? Les interventions ont-elles gagné en temps et en efficacité ? Qu’en est-il du recrutement ? Des formations ?

30.625, c’est le nombre de sorties effectuées en 2024 par la Zone de Secours Luxembourg. 
30.625, ça représente en moyenne 84 sorties par jour. 

En deux ans, l’activité a progressé de 15,7%. Cette augmentation s’expliquerait-elle par le maillage mis en place par la zone et les sorties conjointes de plusieurs casernes pour un même événement ? “Pas du tout. Avant la zone unique, chaque caserne qui sortait la comptabiliser comme telle. Aujourd’hui, même si plusieurs casernes sortent pour un événement, ça ne compte que pour une seule interventions”, assure le commandant Stéphane Thiry. 

En poussant un peu plus loin l’observation, on remarque que les sorties supplémentaires concernent essentiellement les pompiers et se concentrent au départ d’Aubange (+137%), Etalle (+65%) et Arlon (+51%).  (Voir notre tableau ci-dessous, reprenant pour les 17 casernes, l'évolution des départs "pompiers" et "ambulances")

Mais qu'en est-il des délais d'intervention ? Le président Vincent Magnus assure sans la moindre équivoque : "Je voudrais ici les remercier de leur professionnalisme. En 2024, il n'y a pas eu une plainte, pas la moindre plainte d'un habitant de la province pour mettre en cause l'intervention des pompiers". 
Il n'empêche, des critiques il y a, parfois, sur les réseaux surtout : "Nous comprenons que pour les habitants touchés par un incendie, les services n'arrivent jamais assez vite. Mais je confirme, officiellement, nous n'avons fait l'objet d'aucune réclamation", ajoute Stéphane Thiry.

"Une de nos fiertés est d'avoir réussi à résoudre l'equation complexe du territoire étendu. La création par la zone d'une centrale d'appel (le Cozilux, ndlr) a fait gagner beaucoup de temps", complète le gouverneur Olivier Schmitz, dont une des fonctions est de présider les gestions de crises.

De 16 à 17 casernes. Et 18 ?

Ce vendredi, la zone inaugure sa nouvelle caserne à Florenville. Si l'on fait exception de la nouvelle caserne de Bastogne, dont la décision est antérieure à la zone, celle de Florenville est la première construite depuis la création de la zone de secours.
D'autres dossiers sont bien avancés, comme la nouvelle caserne de Marche-en-Famenne, les rénovations prévues à Saint-Hubert, Bertrix,... 

Mais la zone n'aurait-elle pas gagné en efficacité, en regroupant certaines casernes, et donc les forces en présence, singulièrement sur Bouillon, Paliseul et Bertrix, voire Neufchâteau et Libramont ? "Non, non et non. La réalité montre qu'ils sont bien positionnés. Et nous avons profité des dernières années, pour répartir efficacement le matériel", répond Stéphane Thiry. 
"Je ne vais pas vous dire que j'ai des demandes de bourgmestres pour supprimer leurs casernes. Ne soyons pas hypocrite. Mais en tant que politique, nous devons entendre et suivre les professionnels", ajoute Vincent Magnus. 

Ce qui est sûr en revanche, c'est que les autorités à Wellin, Benoît Closson aujourd'hui mais déjà Anne Bughin en 2015, réclament un poste avancé. "Créer un poste de secours n'est pas si facile. La localisation doit être réfléchie. Soit on le met au milieu de la campagne et il nous faudra uniquement des professionnels, soit on le met proche d'un centre, où on pourra travailler avec des volontaires. A Wellin, on ne peut faire fi de la proximité avec la zone Dinaphi. Il faut être prudent et mesurer tous les avantages et inconvénients"

Des formations toujours plus poussées à Bastogne

En terme de formation, la zone s'appuie sur son école provinciale à Bastogne. "La Province est agréée comme centre de formation depuis 2017-2018. Tout au long de l'année, ce sont 66 modules proposés, plus de 200 formateurs", relève Coralie Bonnet, députée provinciale. 

"Ce centre est une fierté. Nous nous sommes inscrits dans un projet européen avec nos confrères grand-ducaux et français pour disposer chacun sur son territoire d'un outil de formation spécifique. Chez nous ce sont les transports des produits dangereux", précise le gouverneur.

De 100 à 270 professionnels

Petite cocorico, la zone affiche avec fierté le taux élevé de personnel féminin. "Ça répond à un besoin, pour s'ouvrir à un public cible du volontariat. En outre, nous avons ouvert le volontariat à des personnes qui voulaient travailler comme ambulancier, mais pas comme pompier". 

Et même si la zone assure avoir gagné en nombre de volontaires, "il reste des communes où le recrutement est plus difficile". 

Un budget de 43 millions 

Le budget de la zone de secours avoisine les 43 millions d'euros, dont la moitié  est prise en charge par le Fédéral. L'autre est assumée par les communes et la Province. 

En 2025, la Province paiera plus que les communes

Une nouvelle circulaire wallonne est intervenue début 2025, contraignant les Provinces à financer davantage encore les zones de secours. Pour la première fois, le budget alloué par l'institution provinciale dépassera celui versés par les communes.
Ensemble celles-ci verseront l'équivalent de 44€/hab, pour 55€/hab versés par la Province. 

"C'est la preuve de l'engagement de plus en plus fort de la Province dans les zones de secours. Depuis 2016 la Province a multiplié par 16, le montant de son intervention. Nous finançons à hauteur de 16 millions sur un budget provincial de 136 millions, rendez-vous compte de la proportion. Mais attention, ce n'est pas une "contrainte", c'est tout à fait normal en termes de supracommunalités. Ça fait partie de nos priorités. Et ça permet de faire des économies d'échelle", assure Coralie Bonnet. 

Luxresponse : la nécessaire résilience face au changement climatique

Notons enfin le lancement au sein  et avec la zone, par les services du gouverneur, de l'initiative dénommée "Luxresponse", pour, dans un contexte de changement climatique, "amener tout le monde à devenir son propre acteur, à se préparer, à gagner en résilience, pour être plus fort". 


Christophe Thiry



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