Pour la première fois, réforme des congés scolaires oblige, la prochaine rentrée scolaire est prévue le lundi 29 août. Une rentrée envisagée avec un peu d’appréhension au sein de l’école libre de On, où l’on met en avant de nouveaux investissements pédagogiques pour assurer le nombre suffisant d’élèves. 

Elle en a vu passer des élèves, Madame Lannoy… Arrivée à l’école libre Saint-Laurent à On au début des années 90, l’enseignante a toujours connu des classes multiples. Jusqu’à cette rentrée scolaire 2021-2022. Depuis septembre,  l’école primaire ne compte plus qu’une seule classe de 14 élèves, de la première à la sixième. Une classe unique qu’elle a dû appréhender…  avant d’en découvrir les avantages. "Je me sens beaucoup plus proches de mes élèves, explique Brigitte Lannoy. J'ai connu des cinquièmes et sixièmes années avec 21 élèves, je n'étais pas aussi proches d'eux, comme je le suis ici". L'avantage est aussi pédagogique. Selon la directrice Laurie Clinckart, les élèves avancent plus vite dans une classe unique. La raison est simple, "les plus âgés aident les plus jeunes et les tirent vers le haut. Et ceux qui ont plus de difficultés ont l'occasion de revoir la matière donnée à leurs cadets".

Sur ces derniers mois, l'école libre de On est passée à l'ère du numérique, avec tablettes et tableau interactif. Parallèlement, la nouvelle direction et les enseignants ont aménagé une des classes devenues libres, en bibliothèque et espace ludo-pédagogique. Par petits groupes, les élèves y viennent suivre des ateliers d’apprentissage par le jeu. Des ateliers flexibles comme on les appelle ici. "Ça permet d'encourager les interactions avec les enfants. Ça permet ensuite de développer les intelligences multiples; donner l'occasion à des enfants qui ont plus de facilité dans un domaine (créatif, artistique, sportif, de prendre confiance et d'apporter aux autres".

Mais l’apprentissage par le jeu commence dès la maternelle. Car si ces murs qui abritaient jadis l’école des soeurs n’ont pas changé en apparence, les classes, elles, ont bien évolué, comme en témoigne cet espace snoezelen, dédié à la relaxation et développement sensoriel et moteur. 

A Saint-Laurent, l’équipe pédagogique a tourné la page et laissé derrière elle, les années difficiles. Mais le confinement ne l’a pas aidé à recréer du lien avec les parents et avec l’extérieur, au point que les enseignants doivent se battre pour maintenir le nombre d’élèves minimum en vue de la rentrée prochaine.  "Il faut dix élèves en primaire et dix élèves en maternelle, indique la directrice. Et parfois cela se joue à un ou deux élèves".

Sûrs de ce qu'ils peuvent apporter individuellement à leurs futurs élèves, enseignants et direction restent persuadés que les rires résonneront encore à Saint-Laurent à la rentrée prochaine. 

Christophe Thiry