Judiciaire

Procès Steve Chevalier : les personnalités de l'accusé et de la victime décortiquées

video loading
loading video
 Publié le mercredi 02 avril 2025 à 16:56 - Mis à jour le mercredi 02 avril 2025 à 21:36    Arlon - Virton

A Arlon, le procès d'assises de Steve Chevalier, jugé pour l'assassinat de Dominique Meyer, se poursuit. La troisième journée d'audience a été marquée ce mercredi par l'audition des témoins de moralité. 

Qui est Steve Chevalier et qui était Dominique Meyer ? Ce sont les questions qui ont occupé la cour d'assises du Luxembourg ce mercredi. A travers l'audition des témoins de moralité, les jurés ont pu se faire une idée plus précise des personnalités de l'accusé et de sa victime.  

En matinée, c'est tout d'abord le portrait de Dominique Meyer qui a été dressé. Dans les témoignages, apparaît très vite son problème avec l'alcool. La victime buvait énormément, principalement de la bière. Alcoolisme qui s'était exacerbé après son divorce. "Sa consommation d'alcool, c'était devenu de pire en pire", a affirmé son ex-femme. "Quand il avait bu, il était méchant avec moi et cassait des meubles. Je n'en retiens pas grand chose de positif". "J'aurais préféré le voir en prison que mort avec le statut de victime" a-t-elle été jusqu'à déclarer. D'autres proches, ses enfants notamment ,ont eux décrit Dominique Meyer comme quelqu'un de jovial, un homme bon mais naïf. "Trop bon trop con", "Il aurait donné sa chemise à quelqu'un dans la rue. Il avait le coeur sur la main. Il ne méritait pas de terminer comme ça", se sont-ils tous accordés. 

La soeur cadette de Dominique Meyer a pour sa part souligné son côté "inoffensif": "Il ne cherchait pas les ennuis. Il fallait vraiment qu'on le cherche pour le faire sortir de ses chaussures. Il pouvait être lourd quand il avait bu mais pas du tout méchant". 

Steve Chevalier : un profil antisocial qui confine à la psychopathie 

L'après-midi a débuté avec l'expert psychiatre qui a examiné Steve Chevalier. Il le dépeint comme un profil fragile, aux troubles de type "antisociaux" et dont la personnalité confine à la psychopathie. Ces troubles se manifestent par un manque d'empathie et une tendance à la victimisation. "Plutôt que d'assumer des faits commis , l'accusé aura tendance à se victimiser et à les mettre en lien avec les abus sexuels dont il aurait été victime étant enfant", a développé le psychiatre. Il précise cependant que ces troubles n'ont pas pu  altérer gravement sa capacité de discernement au moment des faits. Il pointe encore l'enfance carencée et traumatique de Steve Chevalier, évoquée également par sa mère et son petit-frère dans leurs auditions. "Steve et Yves ont une enfance merdique. Ma mère nous apprenait à voler dans les magasins", a confié le cadet, en larmes. "Ils méritaient la vie que j'ai eue dans une bonne famille d'accueil. Ils se sont construits à la sauvage, sans repères. Je ne cautionne pas ce qu'il a fait mais c'est à prendre en compte. Je vais souvent le voir en prison". 

Quant à la question des perspectives de réinsertion de Steve Chevalier ? "Elles ne sont pas optimistes au vu de son âge, de ses antécédents judiciaires, de son enfance malmenée, et du réseau de soutien restreint dont il dispose", a estimé l'expert psychiatre. "La seule possibilité serait de s'abstenir de toute consommation d'alcool, de stupéfiants mais aussi de médicaments".

Les derniers témoignages entendus ce mercredi sont ceux des trois filles du père d'accueil, aujourd'hui décédé, dont Steve Chevalier estime avoir subi les abus sexuels. Toutes ont nié en bloc les accusations à l'encontre de leur père. "J'étais présente au domicile de mes parents tous les jours et je n'ai jamais rien remarqué de tel dans le comportement de mon papa" a assuré l'une d'elles. De quoi ébranler la ligne de défense de Steve Chevalier qui explique l'agression commise sur Dominique Meyer le 11 décembre 2022 par ces abus sexuels en question. 


Pauline Martial



Newsletter

Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions