Judiciaire

Procès Steve Chevalier : assassinat sur fond d'homophobie et extorsion requis par les parties civiles et l’avocate générale

video loading
loading video
 Publié le jeudi 03 avril 2025 à 17:28 - Mis à jour le samedi 05 avril 2025 à 23:11    Arlon - Virton

A Arlon, le procès d’assises de Steve Chevalier qui doit répondre de l’assassinat de Dominique Meyer touche tout doucement à sa fin. Ce jeudi était consacré aux plaidoiries des différentes parties. 

Lors de leurs plaidoiries ce jeudi matin, les avocats des parties civiles ont exprimé toute la souffrance éprouvée par la famille Meyer face à un accusé qui n’a pas émis de véritable remords quant à la victime. L’accent a notamment été mis, une nouvelle fois, sur l’un des événements humainement marquants de ce procès : à savoir l’appel au 112 de la fille de Dominique Meyer qui a été diffusé devant la cour. Les aspects juridiques ont ensuite été abordés. L’ensemble des conseils des parties civiles ont appelé le jury à répondre “oui” à toutes les questions qui leur sont posées aujourd’hui au sujet de la culpabilité de Steve Chevalier.

“Les chefs d’inculpation étaient pour nous très clairs” affirme Maître Alexandre Wilmotte, avocat d’une des parties civiles. “Nous sommes face à un meurtre prémédité donc à un assassinat. La préméditation ne fait pour nous pas grand doute au vu de la préparation, des explications qui ont été délivrées par l’accusé, au vu de ses contradictions aussi. L’incendie n’est pas contesté et puis il est un fait qu’il y a eu une extorsion avec la reprise chez Mr Meyer des effets qui lui appartenaient, sous la menace.

Aux yeux des avocats des parties civiles, Steve Chevalier est donc coupable de tous les chefs d’inculpation formulés à son encontre. Une conviction partagée également par  l’avocate générale. Dans un réquisitoire d’environ deux heures, Alice Lecomte a tenté de démontrer, pièces à l'appui, que Steve Chevalier avait tué Dominique Meyer, non pas pour le voler ou trouver une solution de logement, mais parce qu’il avait la haine. Selon l’avocate générale, Steve Chevalier s’est rendu au domicile de la victime pour lui faire du mal, lui a extorqué des objets parce qu’il a voulu le soumettre. Alice Lecomte évoque en réalité un double mobile. Steve Chevalier a, selon elle, tué Dominique Meyer avant de bouter le feu pour assurer l’impunité de son crime.  Mais aussi "parce que la victime est homosexuelle et que, dans l’esprit de l’accusé, l’homosexualité est quelque chose de déviant, assimilé à la pédophilie”.

De son côté, la défense a estimé que Steve Chevalier n’était coupable que d’homicide, incendie volontaire et vol. Elle a invité les jurés à prêter une attention particulière à la qualification juridique des faits reprochés à son client.

“L’accusation fait flèche de tout bois”, estime Maître Mégane Weyders, qui s’est chargée de la plaidoirie de la défense. “On essaye de tout faire passer pour essayer que quelque chose soit retenu dans le chef de Monsieur Chevalier. C’est la raison pour laquelle nous avons invité les jurés à réfléchir de manière posée aux qualifications juridiques à retenir. Nous avons fait une distinction entre les questions auxquelles ils doivent répondre “oui” et celles auxquelles ils doivent répondre “non”.

Alors assassinat ou homicide ? Circonstance aggravante d’homophobie ou non ? Extorsion ou vol ? La culpabilité de Steve Chevalier est désormais dans les mains du jury. Les jurés se sont retirés pour délibérer sur le coup de 17h. Leur décision est attendue dans le courant de la soirée.


Pauline Martial



Newsletter

Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions