Publié le mercredi 16 avril 2025 à 16:40 - Mis à jour le mercredi 16 avril 2025 à 18:21 Bastogne - Neufchâteau - Province
Le procès lié au scandale alimentaire qui avait secoué la Wallonie en 2018 s'est ouvert en février, mais le tribunal correctionnel de Neufchâteau devait encore statuer sur un changement de langue. Ce 16 avril, décision à été prise de maintenir le procès à Neufchâteau.
Ce lundi encore, des prévenus flamands ont réitéré leur demande pour que l'affaire soit jugée devant une juridiction néerlandophone au motif que le néerlandais est leur langue maternelle. D'autres préfèrent néanmoins rester à Neufchâteau comme Me Billot, conseil de Qualibeef, société autrefois chargée de relancer l'activité sur le site bastognard dans le cadre d'une réorganisation judiciaire.
"Toute l'enquête a été faite ici par M. le procureur du roi dans la langue française", constate Me Billot. "Tous les procès-verbaux sont rédigés en français et, personnellement, je ne parle que le français. Je suis mandataire ad hoc de la SA Qualibeef, qui est la première prévenue dans ce dossier avec énormément d'infractions à charge, et donc il nous semble nécessaire de pouvoir plaider ce dossier dans une langue qui est maîtrisée".
Pour rappel, cinq personnes physiques et cinq sociétés doivent répondre d'infractions à la législation sur la sécurité de la chaîne alimentaire, relatives notamment à la traçabilité de la viande, à des denrées périmées ou encore à la température de frigos. Des pratiques non conformes révélées lors de perquisitions menées en 2018 sur le site de l'entreprise Veviba à Bastogne, l'entreprise s'était vue retirer son agrément en mars 2018.
300.000 euros pour la traduction
Le représentant du ministère public, Me d'Huart, s'était opposé à un changement de langue du fait que les prévenus maîtrisent le français. Le substitut du procureur du roi avait également expliqué, lundi dernier, que la traduction du dossier de 10.000 pages coûterait 300.000 euros. Un montant qui, une fois déboursé, ne ferait que retarder la procédure. Or, les faits pour lesquels certains prévenus sont appelés à répondre remontent déjà à 2016.
"Si on doit procéder à la traduction de toutes les pièces, on va prendre énormément de temps", poursuit Me Billot. "M. le procureur du roi a soulevé un élément important qui est le risque de dépassement du délai raisonnable, ce qui pourrait revenir à diminuer les peines qu'il va requérir, ce qui n'est pas acceptable pour lui".
Le procès se tiendra finalement en français à Neufchâteau
Finalement, la décision rendue ce 16 avril confirme le maintien des débats à Neufchâteau. La procédure reste donc en français. Le juge a souligné le fait que la majorité des prévenus ne sollicitaient pas le renvoi du dossier en Flandre et qu'ils s'étaient, pour la plupart, exprimés en français durant l'enquête. La présidente du tribunal a aussi pointé le risque de dépassement raisonnable qu'un tel renvoi ferait courir sur le dossier.
Le procès sera plaidé les 25/11/2025 et 23/12/2025.
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