A partir de cette semaine, toutes les personnes présentes au sein de l'Institut Notre Dame d'Arlon entameront leur après-midi par un quart d'heure de lecture.
Pour mener à bien son projet pédagogique, l'école s'est inspirée du retour d'expérience mené auprès de l'Institut Saint-Michel à Neufchâteau.

C’est dans un grand tintamarre que les deux mille élèves, professeurs, employés de l’INDA ont lancé ensemble leur "quart d’heure lecture", le nouveau rendez-vous quotidien dans la vie de l’école. 
Désormais, les cours de début d’après-midi commenceront par un retour au calme, dans le seul bruit des pages qui se tournent.

Sous les conseils de l’association française "Silence On Lit", ce quart-d’heure de lecture s’est construit au fil des semaines comme un véritable projet d’école, impliquant l’ensemble du personnel.

"Plusieurs professeurs ont imaginé, assemblé, peint et fixé ces présentoirs à livres, mis à disposition des élèves en plusieurs lieux de l'établissement.  Hier celui-ci était rempli de livres et regardez : il n'y en a plus un seul, nous allons devoir le compléter à nouveau"
Katia Schroeder, professeure de bureautique à l'INDA

En classe, à la bibliothèque, dans les couloirs et les bureaux, le temps semble suspendu.
Quiconque est présent dans les locaux est invité à jouer le jeu et à mettre  son occupation entre parenthèses. Même le répondeur téléphonique a pris le relais.
Mais l’activité est avant tout à but pédagogique. 

"Dans le cadre de notre réflexion sur le plan de pilotage, il est ressorti que les élèves du premier degré éprouvaient des difficultés dans la compréhension des instructions. De là est venu le besoin de redonner  une place à la lecture. Pas seulement pour les premières, mais pour toute l'école"
Kathleen Beckers, professeure de méthodologie à l'INDA

Pour mener à bien son projet, imaginé il y a presque un an, l'INDA s’est inspirée du retour d’expérience mené auprès de l'Institut Saint-Michel à Neufchâteau. Dans cet établissement, le quart d'heure de lecture a été lancé il y a un peu plus d'un an. Et son règlement a déjà connu quelques assouplissements.

"A la demande des élèves, nous avons finalement autorisé les liseuses, mais uniquement les liseuses, pas les tablettes, ni les smartphones.
Nous avons aussi mis en prêt des petits livrets édités par la Fureur de Lire. Ce sont des ouvrages de quelques dizaines de pages qui se prêtent très bien à cet exercice, très pratiques quand quelqu'un a oublié d'emmener son bouquin"
Catherine Saudmont, directrice de l'ISM Neufchâteau

Au fil du temps, le rendez-vous de ce début d'après-midi est devenu incontournable. Attendu, parfois même réclamé par les élèves eux-mêmes.

"Ça. nous permet de décompresser après la récréation" reconnait Adrien. "Beaucoup se sont découvert une passion pour la lecture", assure Nicolas. "Ça nous permet de découvrir de nouveaux auteurs", complète Angelina, tous trois élèves de troisième.

Il est encore  trop tôt pour tirer un bilan de l’apport de ce moment-lecture sur l’apprentissage, l’amélioration du vocabulaire, de la compréhension. Mais selon les professeurs, l'ambiance de travail s'en trouve améliorée.

"La sixième heure, juste après le temps de midi n'était pas la plus facile pour retrouver le calme et la concentration. Avec cette pause lecture, ça a complètement changé.
Tout le monde n'y adhère pas, mais ça évolue. C'est globalement très positif "
Chrsitelle Lemlijn, professeure d'anglais-allemand à l'ISM Neufchâteau

"Un quart d'heure de silence dans une journée ! Ça semble anodin. Mais ça ne l'est pas du tout"
Emilie Pira, professeure de français à l'ISM Neufchâteau

Et face à l’omniprésence des écrans, c'est déjà en soi une réussite...

Christophe Thiry