À Hébronval, petit village de la commune de Vielsalm, l’ambiance est studieuse dans la classe de Madame Aurore. Mais derrière les sourires des 8 élèves présents, une inquiétude grandit. Cette classe unique, qui regroupe les enfants de 4e, 5e et 6e primaire, est aujourd’hui menacée de fermeture

En cause ? Des effectifs trop bas. Il faudrait au moins 12 enfants inscrits pour maintenir cette classe ouverte à la rentrée de septembre. Aujourd’hui, ils ne sont que 8. «Sachant que nous en perdrons en qui passe en rénové, avec un tel nombre, on ne peut plus garantir le maintien de la classe», explique la directrice de l’école communale. « Nous avons besoin d’au moins cinq nouvelles inscriptions avant l’été. Le minimum requis est de 12 élèves.»

Une situation qui attriste profondément les élèves. Très attachés à leur école, ils redoutent de devoir se séparer à la prochaine rentrée. « On se connaît tous, c’est comme une petite famille ici », confie l’un d’eux. « Si on doit changer d’école, on ne sera plus ensemble… »

Même émotion du côté des parents. Pour eux, l’école d’Hébronval offre un cadre rassurant et une qualité pédagogique précieuse. « C’est une petite structure, très humaine. Les enfants sont écoutés, respectés. On sent qu’ils s’y épanouissent vraiment. En plus, je ne sais pas où je peux les mettre (NDLR : 2 enfants) en cas de fermeture », témoigne une maman.

On y enseigne la pédagogie du dehors

Mais l’école d’Hébronval a aussi une particularité : elle pratique la pédagogie du dehors. Une méthode qui mise sur l’apprentissage en plein air, les expériences concrètes et le contact avec la nature. Une approche originale, parfois méconnue, qui peut autant séduire que freiner. « Pour nous, c’est une vraie force », affirme la directrice. « Mais on sait que certains parents hésitent, surtout quand ils ne connaissent pas encore bien ce type d’enseignement. »

Alors que les examens de fin d’année approchent, l’incertitude plane sur la rentrée. La direction, les enseignants et les parents tentent de faire connaître l’école, d’en parler autour d’eux, de partager ses atouts. Mais le temps presse. Il reste quelques semaines à peine pour sauver cette classe. Le PO devrait prendre une décision aux environs de la mi-juin.

Laurent Trotta