Pour lutter contre les inondations dans la vallée de la Wamme, la Wallonie compte aménager une zone d’immersion temporaire de 650.000m3, entre Hargimont et Harsin. 

Ceux qui se promènent le long de la Wamme aujourd'hui auront bien difficile à imaginer les torrents de boue charriés, la soudaineté, la force du courant et les volumes d’eau sortis de leur lit, inondant rues et habitations, il y a tout juste un an, dans le bas de On et Hargimont. 

Pour éviter de revivre de telles situations, une des solutions avancée par la Wallonie est d'anticiper et de freiner les crues via une zone d’immersion temporaire (ZIT) en amont de la vallée. “Il s’agit d’un barrage de retenue traversé en son centre par un pertui, de quelques mètres carrés de section, dont la fonction est de laisser passer l’écoulement du cours d’eau et le passage des poissons en période normale. En revanche, en période extrème, la zone de retenue se remplit et le barrage limite le débit en aval”, explique Louis-Michel Petiaux, de la Direction des cours d’eau non-navigables au Service Public de Wallonie.

Au début du dossier

Des zones d’immersions  temporaires, il en existe quelques-unes en Wallonie, de tailles et de volumes différents, comme à Ghilenghien ou à Willemeau près de Tournai.

Les contours précis de la zone d’immersion temporaire sur la Wamme ne sont pas encore arrêtés, mais elle trouvera place le long de la route entre Hargimont et Harsin, à cheval sur les communes de Nassogne et Marche-en-Famenne. “C’est une excellente nouvelle, se réjouit le bourgmestre de Marche-en-Famenne André Bouchat. Mais le dossier n’en est qu’au début. Il faut encore prendre contact avec les propriétaires, avec le DNF…”

La première ZIT dans le bassin de la Lesse

Le barrage de rétention sur la Wamme ne se fera pas d’ici à demain, mais ce sera une première sur le bassin de la Lesse.

A cet endroit, le dénivelé du terrain, le barrage et les digues à construire de sept à huit mètres de haut, contiendront jusqu’à 650.000m3 d’eau. La capacité de rétention impressionnante repoussera largement les limites, sans pour autant supprimer tous les risques. “Cette zone d’immersion temporaire sera efficace jusqu’à un débit de 55m3/sec. Sachant que la Wamme a atteint en 2021 un débit de 110m3/sec, les effets du bassin auront une limite”, reconnait Louis-Michel Petiaux. André Bouchat acquiesce : “On ne pourra pas échapper aux crues hors norme. Mais de mémoire de bourgmestre, Marche-en-Famenne a déjà dû faire face à quatre ou cinq inondations. Toutes auraient été contenues ou très largement atténuées par la future ZIT”.

Pour renforcer l'effet tampon,  la commune de Marche-en-Famenne, avec la province de Luxembourg  cette fois, envisage l’aménagement d’une seconde zone d’immersion temporaire, plus petite, mais sur un affluent de la Wamme : la Hedrée. Deux précautions valent mieux qu’une face à une nature imprévisible… 

Christophe Thiry