Publié le jeudi 22 fevrier 2024 à 10:59 - Mis à jour le jeudi 22 fevrier 2024 à 11:44 Habay
Ce mercredi 21 février, le conseil communal de Habay a été interpellé par un collectif citoyen qui s'inquiète du développement rapide de Habay-la-Neuve. Dans les 10 prochaines années, 1500 nouveaux logements sont annoncés, alors que les habitants constatent déjà de nombreux problèmes.
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Ce mercredi soir, les citoyens sont venus nombreux pour assister à une interpellation citoyenne sur le développement de leur commune. Actuellement, Habay-la-Neuve compte 3400 habitants mais avec les nouveaux projets de lotissements qui s'annoncent, ce sont près de 2200 nouveaux habitants qui pourraient s'installer dans les 1500 logements en projet. De quoi inquiéter les riverains qui constatent déjà de nombreux dysfonctionnements dans l'état actuel de la commune.
"On en a déterminé six champs d'impact qui sont importants. Lors de la conférence de presse vous avez pu entendre un directeur d'école qui dit 'je n'ai plus de place', un jeune qui dit 'j'ai du mal à trouver un logement, je ne trouve pas de place dans les crèches'. Donc c'est factuel, pour 'inscrire à la maison médicale, il faut un an d'attente. Donc, il y a effectivement déjà maintenant des problèmes et les craintes ou les inquiétudes, c'est qu'on ne les règle pas et qu'on ait un système à deux vitesses".
Problèmes de circulation en perspective
Du côté de la rue des Mineurs, par exemple, près de 400 nouveaux logements sont prévus, dont des immeubles de trois étages. Une densification trop importante pour Arnaud Gérard, habitant de cette rue.
"400- 450 logements qui vont arriver avec une sortie sur une rue unique, avec des problèmes de priorité de droite et d'accès. On n'aura plus accès à la rue de Luxembourg. S'il y a 800 voitures qui sortent le matin en même temps pour conduire les enfants à l'école ou pour aller travailler. On a un problème de circulation qui va être impossible à gérer".
Pour le bourgmestre Serge Bodeux (MR), la situation n'est pas si catastrophique :
"Pour l'instant dans le dossier qui est en cours. On parle de quelque 300 logements, 300 logements dont 25 à l'hectare. C'est même insuffisant. La densité normale devrait être de 25 à 35. Mais malgré tout, quand on voit également que le gouvernement wallon a l'intention de densifier pour ne pas empiéter sur les zones agricoles, forestières et autres, il n'y a pas d'autre solution".
Le bourgmestre en charge de l'urbanisation assure que tout est pensé au maximum pour qu'il n'y ait pas de problèmes. Ainsi, les canalisations d'arrivée d'eau verront leur capacité augmentée, assure-t-il. En marge également de l'installation du nouvel hôpital à Houdemont, les stations d'épuration seront adaptées. Mais dans ce cas, la ville n'a pas vraiment la mainmise, ce qui inquiète d'ailleurs la minorité quant aux délais de réalisation. Concernant les écoles, un projet est en cours depuis plusieurs années déjà.
Une piste intéressante pour une nouvelle école
"Les écoles dans les villages ont encore de la place. C'est peut être à Habay-la-Neuve que certains sont serrés. Ça fait cinq ans que je cherche à trouver un lieu pour implanter une école alternative. On a imaginé une maison à louer, une maison qui appartenait à la commune mais qui devait être démolie, alors y faire des travaux pour 400 000 €, ça ne valait la peine.
On avait une maison à louer mais les gens ont décidé de la vendre. Et finalement, maintenant, j'espère que ça ira, j'ai une réunion pour un terrain appartenant à la Gruerie qui se trouve ici à Habay-la-Neuve, du côté du terrain de football" explique Serge Bodeux.
Les citoyens veulent maintenir le dialogue
Des nouvelles rassurantes mais qui n'apaisent pas nécessairement toutes les craintes des citoyens qui réclament plus de concertation et d'écoute.
"Nous autres, ce qu'on demande maintenant, à l'échelle de la commune, comme on l'a fait pour les éoliennes, comme on l'a fait pour l'hôpital de Houdemont, c'est simplement une information. Nous, on n'est pas dans un combat, on est dans un débat. Donc on est des citoyens qui voulons qu'on progresse. On n'est pas contre le fait que le village progresse, il a progressé au cours de son histoire, mais on veut quelque chose de maîtrisé" conclut Alain Thomas, membre du collectif citoyen.
Un dialogue possible, selon Serge Bodeux, qui invite le collectif à le contacter pour trouver des disponibilités et discuter avec des représentants du mouvement.