À Habay, l’école primaire libre Saint-Benoît risque de fermer ses portes à la rentrée prochaine. Le nombre d’inscriptions est insuffisant, et la survie de l’établissement ne tient plus qu’à une dizaine d’élèves. Une situation inédite, qui inquiète parents, élèves et enseignants

À Habay, l’école primaire Saint-Benoît, installée au sein de l’implantation qui accueille aussi les 1ères, 2èmes et 3èmes secondaires, est aujourd’hui en danger. Il manque actuellement dix élèves pour atteindre le seuil de 50 inscriptions requis à la rentrée 2025. Sans ce minimum, la fermeture de la section primaire pourrait être décidée dans les prochaines semaines.

Pour les 44 élèves qui fréquentent aujourd’hui l’école, la nouvelle a fait l’effet d’un choc. Parmi eux, 11 sont en sixième et quitteront l’établissement en fin d’année, ne laissant que 33 élèves pour septembre. Même si sept nouvelles inscriptions ont été enregistrées, cela ne suffit pas. Le compte n’y est pas. La date limite est fixée au 14 août. Dans la cour de récréation, certains enfants mesurent déjà les conséquences possibles.

« J’aime bien cette école parce qu’on apprend différemment et on est moins nombreux », confie, élève de cinquième. Si ça ferme, je ne sais pas où je vais aller. »

Face à l’incertitude, l’équipe pédagogique reste mobilisée. La directrice, Mme Murielle Gratia, rappelle les atouts du projet. 

« L’équipe pédagogique s’engage dans une approche collaborative et différenciée, mettant l'accent sur l’autonomie, la coopération, l’ouverture au monde ainsi que le respect de soi et des autres. Pour ce faire, elle utilise divers outils, tels que des ateliers autonomes, des ceintures de compétences, des outils numériques, une évaluation au service des apprentissages et des assises flexibles.». Elle se rend disponible tout l’été pour répondre aux questions des familles et leur faire visiter l’école.

La section primaire bénéficie aussi d’un lien étroit avec le secondaire

Les enseignants des deux niveaux collaborent au suivi des élèves, ce qui facilite la transition entre les cycles. "C’est une vraie continuité pédagogique, rare dans notre région », souligne une enseignante.

L’école lance un appel : à toutes les familles, à la commune, aux acteurs politiques et éducatifs

.« Nous avons besoin de relais, de visibilité. Nous croyons en ce que nous faisons. Cette école mérite une chance « 

Laurent Trotta