Au Fédéral, Engagés et MR étaient au coude à coude en 2019. S'oriente-t-on vers une situation similaire pour cette élection avec un duel entre les deux Benoît, Lutgen et Piedboeuf ? Nous avons suivi les deux têtes de listes ce matin lors du vote. L'occasion de leur demander leurs impressions au terme de cette campagne.

Bastogne pour Benoît Lutgen, Bellefontaine pour Benoît Piedboeuf. C'est le moment décisif pour les deux députés-bourgmestres et leurs partis ce matin. Tout comme les autres citoyens, il font valoir leurs choix dans l'isoloir, au terme d'une campagne où ils ont chacun emmené leur liste à la Chambre.

"En province de Luxembourg, elle était agréable parce qu'elle était calme par rapport à d'autres endroits où ils se battaient comme des chiffonniers. Ici, nous sommes des gens raisonnables en Luxembourg donc ça s'est bien passé et puis c'était très gai d'aller à la rencontre des gens, on le fait toujours mais on le fait un petit peu plus en période électorale et et les retours  étaient vraiment très intéressants et très positifs", commente le chef de groupe MR à la Chambre, Benoît Piedboeuf.

"La campagne était énergique on va dire, dynamique, c'est la confrontation des idées parfois on doit subir les fake news, cela étant l'essentiel maintenant c'est de pouvoir, en fonction des résultats, voir qui aura la force demain pour porter les idées et on espère les nôtres évidemment, au parlement fédéral, au parlement wallon et au parlement européen" répond Benoît Lutgen, candidat à la Chambre.

Il faudra attendre le soir pour connaître le verdict des électeurs. Les deux Benoît garderont un oeil attentif sur le score d'Ecolo, si les sondages pessimistes se confirment dans les urnes, le siège des verts pourrait basculer. Au coude à coude en 2019 avec près d'un quart des voix , et une légère avance des libéraux, MR et Engagés pourraient à nouveau faire la course en tête à la Chambre en Luxembourg... et décrocher un second siège ce soir.

"On sait qu'en province de Luxembourg si on fait le double de celui qui fait le moins, et qu'on est premier parti, alors on peut avoir le deuxième siège. Je le sens bien et je dois dire qu'on avait constitué les équipes soigneusement avec des jeunes qui ont plein de talent" Benoît Piedboeuf (MR)

"Je suis passé du parlement européen pour revenir à la chambre des représentants pour tenter effectivement d'avoir deux sièges et j'espère que Valérie Lescrenier sera élue et si on est à deux sur quatre, on va peser beaucoup plus pour la mobilité, pour santé, pour la sécurité, pour les luxembourgeois" Benoît Lutgen (Les Engagés)

Les Luxembourgeois auront plus que probablement deux Benoît comme dans défenseurs à la Chambre  des représentants. Les deux hommes se connaissent et se respectent. Mais que pensent-ils d'un possible rapprochement entre leurs deux partis?

"Moi je pense que notre pays, notre région, notre province a besoin d'un centre droit. Je l'ai toujours pensé, je l'ai toujours dit depuis des années. Jusque maintenant nos partenaires potentiels faisaient la sourde oreille et bien entendu on a des visions qui sont proches. Le programme des Engagés n'est pas très loin du nôtre. Alors moi je préfère l'original à la copie mais on sent qu'on peut s'entendre" explique Benoît Pieboeuf (MR)

Lors des débats nationaux, Benoît Lutgen n'a pas ménagé le président du MR, Geroges-Louis Bouchez qui tendait pourtant la main aux Engagés. Faut-il y voir un obstacle à une collaboration future?

"Il ne faut pas confondre l'arrogance d'un président de parti qui s'appelle monsieur Bouchez avec la réalité de MR locaux avec lesquels on peut effectivement travailler. Mais je pense que vous trouvez peu d'hommes ou de femmes politiques qui trouvent que Georges-Louis Bouchez n'est pas n'est pas arrogant. Cela fait partie de ses caractéristiques, il a des qualités par ailleurs, c'est un homme intelligent" commente le Bastognard, Benoît Lutgen (Les Engagés).

En politique rien n'est joué d'avance. Le vote des jeunes, l'absence du PTB en Luxembourg, et l'influence de la campagne sur le net... laissent encore planer quelques incertitudes sur lesquelles nos deux candidats n'ont aucune prise. Il ne reste plus qu'à attendre les résultats. 

Frédéric Feller