Info

Edmond Sabot (106 ans) avait participé à la Campagne des 18 jours en mai 1940

video loading
loading video
 Publié le lundi 19 mai 2025 à 16:33 - Mis à jour le lundi 19 mai 2025 à 17:13    Houffalize

Le 8 mai dernier, les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale ont été célébrés aux quatre coins du pays. Mais le mois de mai 2025 correspond également avec les 85 ans du début de l'invasion allemande sur notre sol. À Houffalize, Edmond Sabot est un des derniers survivants de la fameuse Campagne des 18 jours.

L'invasion de la Belgique par l'armée allemande, Edmond Sabot l'a vécue au premier plan. Membre du régiment du 1er Lanciers, lui et ses frères d'armes se sont battus dès le 10 mai 1940. A l'époque, il avait à peine 20 ans.

"On ne paniquait pas, explique-t-il. Nous étions constamment sous tension mais nous rigolions à des imbécilités, comme des gamins."

Après avoir combattu dans la région liégeoise, le 1er Lanciers doit battre en retraite face à la puissance de frappe allemande. Le régiment d'Edmond défend alors des ponts sur l'Escaut, en Flandre.

"Nous avons essayé de tenir nos positions jusqu'à l'arrivée de notre artillerie. Mais elle n'arrivait pas car elle était bloquée par les Allemands. Nous n'étions donc pas ravitaillés en munitions. C'est ce qui a expliqué notre perte, notamment."
Edmond Sabot, 106 ans.

Sur le canal de Gand-Terneuse, Edmond se souvient avoir livré ses derniers combats. L'aviation allemande a marqué bon nombre de soldats belges.

"Cette bataille a duré quatre jours. Nous étions bombardés par les Stuka (avions allemands, ndlr). Le bruit de ces avions qui piquaient sur nous nous démolissaient les nerfs. On en a vu avec les Stuka."

"Le même bordel qu'à l'époque"

Une fois l'armistice signée, le 28 mai 1940, Edmond prend la fuite et retrouve sa ville natale de Bruxelles. Il y restera caché jusqu'à la fin de la guerre. Une guerre dont les prémices lui rappellent les temps troubles que nous traversons aujourd'hui.

"C'est le même bordel qu'à l'époque. Les politiciens ne s'entendent pas ou s'entendent trop bien. La machine à sous ne fonctionne pas vraiment non plus. Et j'ai l'impression que quelque chose va se passer. Il y a toujours eu des guerres sur cette pauvre terre et il y en aura toujours."

Difficile de ne pas voir une forme d'avertissement dans les paroles d'Edmond, âgé de 106 ans. 


Antoine Billa



Newsletter

Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions