Le propriétaire-gérant du Prox Delhaize de Rendeux a fait ses comptes : en trois mois, ses factures d'électricité ont été multipliées par quatre. Une situation intenable à moyen terme. 

450 partages, près de 200 000 vues en quelques heures... la publication lancée par Cédric Wyème sur Facebook n'est pas passée inaperçue. C’est même un véritable coup de gueule, pour lui et ses collègues, qu'a poussé le patron  du Proxy Delhaize de Rendeux face à l'augmentation des factures d’électricité. "En mars 2022, j'ai payé 5000€ HTVA. Ma dernière facture du mois d'août s'élève à plus de 18.000€ ! Comment voulez-vous qu'on tienne ?"

Cédric Wyeme a repris avec sa sœur le magasin lancé par les parents voici une trentaine d’années. Ils y ont investi 2millions d’euros. Ils ont rénové, agrandi, ajouté un atelier de traiteur et un rayon boucherie… et ont fait le choix de soutenir le circuit court. "On achète du Porc Qualité Ardenne, et du boeuf d'une coopérative arlonaise, mais c'est plus cher que du porc ou du boeuf industriel. On arrive à un point où on se demande s'il ne va pas falloir revenir en arrière pour compenser la hausse énergétique."

Considérée parmi les meilleures établissement de la marque, l’entreprise familiale de Rendeux a les reins suffisamment solides pour subir le coup dur. Mais le jeune patron à la tête d’une vingtaine de salariés est inquiet comme jamais, persuadé que la situation est bien plus grave que lors de la crise Covid. "On n'imagine avoir créé une telle entreprise, pour aller dépenser toutes nos réserves dans de l'électricité. Si dans six mois, le coût de l'énergie est resté au même niveau, il faudra faire des choix..."

Certaines autres enseignes ont commencé à réduire les coûts, en jouant sur les lumières ou les postes énergivores.  Le Proxy de Rendeux n’est pas convaincu.
Cédric Wyeme a opté pour une partie d’auto-producution photovoltaïque. Mais il devra patienter quelques mois, et espérer, insiste-t-il, "que les gouvernements agissent sur les prix".

Christophe Thiry