Economie

Hotton : l'augmentation du prix de l'électricité met sa boucherie en péril

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 Publié le vendredi 26 août 2022 à 16:14 - Mis à jour le samedi 27 août 2022 à 21:32    Hotton

Face à l'augmentation des prix de l'électricité, des artisans et (petits) commerçants peinent à garder la tête hors de l'eau. C'est le cas de Damien Leboutte, qui travaille à Melreux. Ce boucher a interpellé le ministre wallon de l'économie pour dénoncer une situation intenable, jusqu'à remettre en question l'avenir de son commerce. 


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En novembre prochain, cela fera six ans que Damien Leboutte a ouvert sa boucherie dans le village de Melreux. Du moins, s'il peut encore tenir jusque là... À entendre le commerçant, la situation est devenue tout bonnement insupportable du fait de la hausse des prix de l'énergie. "Actuellement, ici en acompte, nous mettons 2950 euros par mois en électricité pure. J'étais dans un contrat fixe. Au mois d'octobre, je ne pourrai plus avoir de fixe, donc je passerai en variable. On m'annonce déjà un acompte de quasi 5 000 euros par mois pendant trois mois, qui sera recalculé selon la consommation, voir si on doit rajouter de l'argent ou bien si on touchera. Mais je crois plus qu'on en remettra".

Inondations et conséquences de la crise

Une facture qui, à terme, deviendra impayable. Partant de cela, Damien Leboutte a lui même interpellé le ministre wallon de L'économie par courrier. Willy Borsus lui a bien répondu en le renvoyant vers les outils financiers de la Wallonie comme la Société de financement et de garantie des petites et moyennes entreprises. La SOWALFIN qui peut fournir une aide sous forme de prêt. "Le problème, c'est que nous devons avoir une société "en bien-être"", poursuit Damien Leboutte. "Vu les pertes que nous avons subies avec les inondations, bien entendu, les chiffres n'étaient pas glorieux l'année passée et cette année non plus. Il y a peut-être d'autres solutions, mais on ne m'a pas encore tenu au courant".

Damien Leboutte explique que dans le cadre des inondations, les assurances ne sont pas intervenues à 100 %, fragilisant déjà la boucherie familiale, sans compter la baisse actuelle du pouvoir d'achat et les travaux qui sont menés au niveau du pont de Hotton.

Chômage économique ?

Aujourd'hui, une seule solution existerait selon son comptable : le recours au chômage économique. Damien emploie à ce jour trois équivalents temps plein et demi. Mais réduire les effectifs aurait directement un impact sur la rentabilité. "Je dois moi-même aller faire le service, c'est à dire que je suis moins à l'atelier donc moins de production. J'adore travailler, mais on veut que ce soit rentable. Sinon, à quoi ça sert de travailler et de faire une petite entreprise ? C'est vraiment un cercle vicieux".

Un cercle dont Damien Leboutte souhaiterait sortir le plus rapidement possible comme d'autres commerçants qui affrontent également cette réalité. Ces petits indépendants auront-ils toujours droit de cité si la conjoncture venait à se dégrader davantage ?


Nicolas Lefèvre