Economie

Coronavirus : nos entreprises s'en tirent plutôt bien, mais prudence pour le futur

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 Publié le mardi 14 décembre 2021 à 11:01 - Mis à jour le mardi 14 décembre 2021 à 15:45    Province

La chambre de commerce et de l'industrie du Luxembourg Belge (CCILB) a présenté son analyse financière annuelle. Après presque deux ans de crises, certains secteurs s'en sortent mieux que d'autres. Le bilan est globalement positif, même s'il faudra se montrer plus que vigilant dans les prochains mois.


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C’est dans cette boutique, située sur l’Avenue de Houffalize à Libramont, que Laetitia et Vanessa travaillent depuis une quinzaine d’années. L’an passé, avec les périodes de fermetures forcées, les pertes financières ont été conséquentes. Le chiffre d’affaire est en chute libre. 

"On observe une perte de -20% en 2020. C'est quand même énorme, c'est un bon petit paquet d'argent qu'on aurait pu investir autre part et, au final pour cette année, nous sommes un peu plus serrés", explique la responsable de l'établissement.

Le cas de cette enseigne n’est pas isolé, c’est même commun au secteur du prêt à porter. Dans son analyse financière annuelle, la chambre de commerce et de l’industrie du Luxembourg Belge révèle que 39% des entreprises de ce secteur sont en perte en 2020. C’est 10% de plus qu’en 2019. Sans vraiment de surprise, plusieurs corps de métier spécifiques sont aussi dans le rouge. 

"Parmi les secteurs les plus impactés, il y a tout le domaine de l'HoReCa. 41% des restaurants et cafés sont en perte et 40% des hôtels aussi. Cela fait quand même une bonne proportion. Malgré tout, on s'en sort mieux que le niveau national. Là, c'est 56%", précise Benoît Lescrenier, analyste financier à la CCILB.

Les pompes funèbres dans le haut du classement

54% de brasseries observent des pertes et 46% de maisons de repos également. Un taux élevé, mais qui reste stable par rapport à 2019. En haut du classement, sans surprise, trois domaines tirent leur épingle du jeu. 

"On peut dire que le domaine du bois s'en tire bien avec seulement 13% de pertes. Les magasins de bricolage s'en sortent bien aussi, seuls 18% déclarent des pertes. Dernier secteur qui tire son épingle du jeu, celui des pompes funèbres. On observe une mortalité plus importante sur l'année 2020 et une augmentation de 16% au niveau des recettes", ajoute Benoît Lescrenier. 

De manière globale, on peut dire que le pire a été évité pour 2020 grâce notamment au tourisme. Mais avec la fin du moratoire sur les faillites, une bombe à retardement pourrait peut-être exploser d’ici quelques mois. Mais ce n’est pas le seul problème. 

"On peut dire ouf ! Cela n'a pas été la catastrophe annoncée, maintenant, nous devons rester vigilants. Il y a eu le moratoire sur les faillites et on sait que les prix des matériaux et matières premières s'envolent. Cela pourrait avoir un impact demain, donc, je dirais que c'est bien pour aujourd'hui, mais il faudra être vigilant pour demain", met en garde Benoît Moinet, député provincial à l'économie.

Un projet pour soutenir les entreprises

La CCILB l’assure, elle ne laissera pas tomber les entreprises. Un projet est d’ores et déjà sur les rails. 

"On a lancé un projet qui s'appelle réaction pour aider les entreprises en difficulté. nos conseillers sont là pour les aider psychologiquement, analyser leurs chiffres, leur trésorerie. Ensemble, nous essayerons de trouver des pistes de solutions", conclut Bernadette Thény, la directrice de la chambre de commerce et de l'industrie du Luxembourg Belge.

Malgré les restrictions et les difficultés financières, Laetitia et Vanessa restent complices et confiantes pour le futur. Du courage il en faudra, car avec le coronavirus, les ventes en ligne ont explosé. Ce qui n’arrange pas le cas de nos commerçants bien souvent trop petits à côté des mastodontes du web. 


Nicolas Guidi