Economie

Bouillon : un hôtel de luxe à côté des Sépulcrines

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 Publié le vendredi 19 janvier 2018 à 13:11 - Mis à jour le vendredi 19 janvier 2018 à 16:40    Bouillon


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A Bouillon un nouvel hôtel de grande capacité va voir le jour dans le prolongement du Parc des Sépulcrines et de l'Archéoscope. 80 chambres offriront une vue imprenable sur la Semois et le château fort...

Après plusieurs années de recherches et démarches, et au terme de longs mois de négociations, l'intercommunale Idélux et la commune de Bouillon viennent de trouver un accord avec un géant de l'hôtellerie. Les détails de celui-ci seront dévoilés et mis au vote lors du conseil communal de jeudi prochain, après quoi seulement, les diverses parties pourront signer le compromis.

Un hôtel intégré dans le paysage

Côté architecture, nos sources, proches du dossier, se veulent rassurantes. L'intégration dans le bâti existant est restée une des priorités durant toutes les négociations. Pas question donc de construire ici un immeuble à étages, qui depuis le château dénaturerait la vue d'ensemble. Le promoteur a dû s'engager sur la qualité architecturale, dont les esquisses seront dévoilées publiquement la semaine prochaine.

Des parkings ouverts au public

Autre priorité : les parkings. La nouvelle construction s'étendra en partie sur les ruines des bâtiments, occupés autrefois par la justice de paix et les impôts, et surtout sur le terrain vague régulièrement utilisé en parking de fortune. Pour maintenir une offre valable et ne pas renvoyer les voitures engorger le centre-ville, les promoteurs ont accepté d'intégrer au projet 95 places de parking sous-terrain, accessibles au grand public et non réservées uniquement à la clientèle de l'hôtel.

Sera-ce suffisant ? A ce stade, la minorité bouillonaise nous avoue ses doutes. Chef de file de l'opposition, André Gobert nous a fait part de ses regrets de n'avoir aucunement été associé au dossier. Sur base de nos informations, il craint que « même ouvertes au public, ces 95 places de parking ne soient dans les faits occupées par les clients et le personnel de l'hôtel... »

Un site à dépolluer

Reste la question de la pollution. Les anciens se souviendront qu'ici s'érigeait autrefois l'usine Devillez-Camion. Construite fin du 19ème siècle, l'entreprise employait au plus fort de son activité dans l'entre-deux guerres jusqu'à 350 ouvriers, avant de connaître le déclin et la fermeture fin des années 70. Durant toute son exploitation, l'usine Devillez-Camion a fabriqué des outils métallurgiques traités dans des bains de nickel, un composant anti-rouille, malheureusement toxique, dont on retrouve encore des traces dans le sous-sol. La dépollution est indispensable et sera prise en charge par l'intercommunale.

Concurrence ou émulation ?

Quelle sera l'impact touristique et économique de ce projet hôtelier de luxe ? Et surtout comment sera-t-il apprécié par les autres acteurs bouillonnais ?

Les 80 chambres viendront-elles concurrencer l'offre actuelle ou au contraire -« le public attirant le public »- créeront-elles un effet d'entraînement au bénéfice de l'ensemble ? C'est toute la question. Délicate. Et les avis divergent...

Nul doute que ce sera le cœur du débat lors du prochain conseil communal, ce jeudi 25 janvier.

Christophe Thiry -  @xtofthiry