Economie

PPA : nouvelles mesures pour exploiter les bois scolytés

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 Publié le mardi 15 janvier 2019 à 17:58 - Mis à jour le vendredi 18 janvier 2019 à 09:56    Arlon - Chiny - Etalle - Meix-dvt-Virton - Musson - Saint-Léger - Tintigny - Virton


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« On doit nous laisser travailler. Point final ». Ces mots sont ceux d'Yvon Collard, exploitant forestier de la région d'Arlon. Il nous confiait ce lundi, son désarroi face à l’impossibilité de faire actuellement son métier, suite aux restrictions liées à la peste porcine africaine.

Un avis partagé par ses collègues qui réclament depuis plusieurs mois un accès aux bois et plus urgemment aux lots d'épicéas touchés par les scolytes.

Les bois scolytés pourront être marqués dès demain

Ce mardi, le Ministre wallon de la forêt répond à cet appel et annonce la signature d'un arrêté prolongeant les mesures actuelles mais surtout « la possibilité dès à présent, sur autorisation du Chef de cantonnement, aux propriétaires privés et publics ainsi qu’aux professionnels de la filière bois de procéder aux travaux d’inventaire et de marquage des bois scolytés dans les zones noyau et tampon tout en maintenant la plus grande vigilance sur toutes les mesures visant à éviter la propagation du virus ».

Après l'inventaire, l'exploitation

Dans une quinzaine de jours, l'exploitation pourra ensuite reprendre précise le Ministre René Collin dans son communiqué :

"Dès le 1er février, l’arrêté prévoit, toujours sur autorisation du Chef de cantonnement, l’exploitation des bois scolytés dans une partie des zones noyau et tampon (voir carte ci-dessus)".

« Au 15 février, cette disposition sera étendue à l’ensemble du territoire des zones noyau et tampon. Le DNF planifiera et coordonnera les différents chantiers afin d’extraire les bois scolytés et d’éviter tout risque de dispersion accidentelle du virus ».

 « En outre, l’arrêté ministériel prévoit des mesures de désinfection assurées aux frais de la Wallonie par une firme spécialisée ».


Sur ce point, certains forestiers sont sceptiques. C'est le cas du gaumais Jean-Louis Bodart :

« j'ai moi-même contacté plusieurs entreprises spécialisées mais aucune ne voulait prendre en charge ce type d'intervention. C'est notamment une question d'assurances, les risques liés à la peste porcine sont trop importants ».

Échaudé par une première expérience durant laquelle son matériel est resté immobilisé, l'exploitant espère que l'encadrement sera effectivement au rendez-vous.

Actuellement, ce sont 57.620 m3 de bois achetés - sur pied, abattus ou à évacuer - qui seraient immobilisés en forêt dans les zones noyau et tampon estime la Confédération bois, soit une valeur d'achat de 3.254.000 euros. Parmi ces bois : 37.000 m3 de résineux scolytés, toujours sur pied.

Et ce n’est là que la pointe émergée de l’iceberg. Tout comme la peste porcine, l’épidémie de scolytes peut encore s’etendre et détruire des centaines de milliers de m3 de bois. Pour la filière et les propriétaires publics et privés, ce serait un véritable cataclysme économique.