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Cyclisme/Vtt

L’Épopée III : quand le vélo vintage trace sa route dans le Val d’Attert

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 Publié le mardi 01 juillet 2025 à 14:00 - Mis à jour le mardi 01 juillet 2025 à 14:10    Attert

Ils sont venus des 4 coins de la province. Tous réunis par la même passion : celle du vélo à l’ancienne. Pas de carbone, pas d’assistance électronique, mais de l'acier, des maillots en laine et quelques histoires plein les sacoches. Bienvenue à L’Épopée III, une randonnée rétro de 48 km à Attert

C’est un rassemblement à contre-courant, une pause dans le temps. À l’entrée du petit village de Nobressart, dans la vallée de l’Attert, un drôle de ballet se met en place ce dimanche matin. On graisse une chaîne, on ajuste un cale-pied, on discute, on se salue entre passionnés. Dans ce peloton pas comme les autres, les vélos datent des années 70 ou 80. Leviers de vitesses encore au cadre, freins à tirage latéral, roues à boyaux en 23mm, selles en cuir tanné par les kilomètres : ici, chaque machine raconte une histoire. Ceux qui la montent? Des passionnés de vintage. Souvent d'anciens coureurs semi-pro ou amateurs, mais pas que. Des cyclistes qui aiment les belles choses qui souhaitent "montrer" leur belle machine d'époque. 

"J'ai un vélo moderne à la maison. Mais celui-ci, j'y tient. C'est avec lui que j'ai commencé mes courses quand j'étais gamin. Chaque année, je le ressors lors de courses ou randonnées vintage, dans la Province ou ailleurs. C'est toujours un plaisir ! On est un peu nostalgique aussi", relate un coureur

Maillots Molteni, Peugeot, Bianchi, Mercier… les noms brodés sur le dos des cyclistes résonnent comme une ode à l’âge d’or du cyclisme. Certains ont ressorti les tenues complètes des grandes heures de Poulidor,  Merckx ou Gimondi, d’autres arborent des casquettes à visière droite, un porte bidon à l'ancienne et des lunettes rondes. 

Et pour honorer cette passion mécanique, un rituel d’avant-départ s’impose : la bénédiction des vélos. Dans un silence léger ponctué de rires, le prêtre asperge les cadres d’eau bénite. Le geste peut sembler anodin, mais ce rite spirituel incarne l'esprit que certains vouent à leur monture. On l'a compris : le folklore fait aussi partie de l'Epopée. 

"Quand on sort avec ce vélo, on sort comme si on était encore dans les années 70 ou 80. Ca n'a aucun sens de porter un maillot de Remco Evenepoel avec ce type de machine. On se prend plus pour Eddy Merckx que Tadej Pogacar"

Une promenade dans la vallée de l'Attert

Le parcours, long de 48 km pour un dénivelé positif de 600 mètres, n’est pas une promenade de santé. Deux groupes sont constitués selon l’allure : 31 km/h pour les plus affûtés, 23 km/h pour les autres. Mais qu’importe la cadence : l’important, c’est d’être ensemble. Le tracé réserve quelques surprises : un passage sur un chemin de campagne caillouteux vient secouer les mécaniques. Là où les vélos modernes pleureraient leurs dérailleurs électroniques, les vieux cadres tiennent bon. Les vibrations font partie du jeu.

"Sur un vélo moderne, t’as peur de rayer la peinture… ici, on fonce. Avec mon vélo carbone, je n'aurai jamais osé prendre ce chemin; Avec celui-ci en acier, c'est un jeu d'enfant", lâche un cycliste au moment d'aborder la dernière difficulté dans les bois. 

Et même si la ligne d’arrivée est symbolique, elle est accueillie par des sourires, des tapes dans le dos, et souvent une bonne boisson locale. L’Épopée, c’est aussi ça : la convivialité, la transmission, et un plaisir pur, loin des classements et des watts. L’Épopée III s’achève, mais la passion reste sur la selle. À chaque sortie, ses participants continueront à faire vivre une certaine idée du cyclisme...d'autrefois. 


Laurent Trotta



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