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Conseil provincial : une remise en cause qui fait bondir les pompiers

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 Publié le mardi 26 octobre 2021 à 16:52 - Mis à jour le mardi 26 octobre 2021 à 20:26    Province

Les déclarations tenues par Francis Steifer ce lundi au conseil provincial et le débat sur le projet de réorganisation de la zone de secours ont fait bondir le commandant de la zone et les hommes du feu.


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Ce lundi, lors du débat au conseil provincial sur le financement de la zone de secours Luxembourg, le conseiller Francis Steifer a pris en exemple et regretté le temps d'intervention "particulièrement long, 34 minutes", pour un incendie ce dimanche à Libramont. Le sang des pompiers descendus sur place n'a fait qu'un tour et la réaction de leur chef de corps fut immédiate : "Faux ! Absolument faux !"
Les yeux rivés sur le rapport officiel, Stéphane Thiry met les choses au point : "L'appel a été donné à 13h14m45s. L'officier est arrivé sur place à 13h24, la première citerne arrive à 13h30, la pompe et l'échelle à 13h31. Soit 18 minutes après l'appel !".

18 et non 34 minutes

Ce mardi, le conseiller Francis Steifer précise et tempère quelque peu les allégations de la veille : "Quand je me suis rendu sur place, mon petit-fils, qui a 17 ans, m'a dit avoir téléphoné au 112, et que les pompiers avaient été opérationnels après 34 minutes. Ce qui ne veut pas dire que la première intervention, le premier jet d'eau ne s'est peut-être pas faite après 18 minutes..."
Avant d'ajouter à l'adresse des pompiers qui se seraient sentis meurtris par les propos : "je ne voudrais pas remettre en cause l'efficacité des trois casernes qui sont intervenues. D'autant qu'on connait les difficultés liées au manque de personnel et la grande nécessité d'avoir un noyau de professionnels renforcé".

Des conseillers remettent en cause le maintien des casernes

La mise au point  de Francis Steifer ce mardi devrait rasséréner quelque peu les volontaires intervenus de dimanche. Problème toutefois. S’appuyant sur un constat erroné, certains élus comme le député provincial Bernard Moinet ont remis en cause le maintien de l'ensemble des casernes, tel que prévu dans le projet. "Il ne fallait pas remettre en cause la réforme, défend fermement Stéphane Thiry. Au contraire, si on avait réfléchi un peu, on aurait compris que le projet que l'on veut mettre en place aurait nettement amélioré l'intervention de dimanche !"

Une réforme pensée et étudiée avec la Province

Le commandant a également vu rouge quand il a lu les déclarations du député provincial aux finances, laissant entendre que la réforme aurait été faite dans la précipitation : "Nous nous sommes d'abord basés sur une étude de PWC. Nous avons ensuite, à la demande de la Province, passés les quatre derniers mois avec les services provinciaux pour répondre à l'entièreté de leurs inquiétudes. Et c'est la Province qui in fine a validé les documents en ajoutant qu'on avait répondu à tout.

Quel poids pour la Province dans la prise de décision ?

Dans ce débat, il ne faut pas perdre de vue ce qui passe mal dans le chef de la Province cette fois : sans mot dire, elle s’est vue imposer par le gouvernement wallon de devoir financer la zone de secours à hauteur de 40%.
40% du budget total, mais en n’ayant droit qu'à un seul vote au conseil de la zone de secours, un vote sur quarante-cinq, au même titre que chacune des communes. Face à ce manque de poids dans les prises de décisions, certains élus provinciaux ont laissé entendre qu'ils se réserverait la possibilité d'influer malgré tout sur les choix, en bloquant le budget qui les finance.

Après quoi, il y aura bien l'un ou l'autre pour se plaindre du temps d’intervention….

 


Christophe Thiry