Info

Carrefour et petits producteurs locaux : promesse tenue

video loading
loading video
 Publié le vendredi 23 juillet 2021 à 11:43 - Mis à jour le vendredi 23 juillet 2021 à 13:52    Bertrix - Marche-en-Famenne - Province

Le vendredi 27 juillet 2002, la Foire de Libramont s’était ouverte sous les sifflets, en signe de désapprobation vis-à-vis de l’invité de marque : Carrefour. Vingt ans plus tard, la défiance a laissé place à une saine entente entre des centaines de petits producteurs et le géant de la distribution.


Newsletter

Recevez notre newsletter pour ne rien manquer de l'info, du sport et de nos émissions


 Ils se sont assis à une même table en plein coeur de la Foire de Libramont, et se sont parlé. Aujourd'hui les petits artisans ont trouvé bonne place dans les enseignes Carrefour, sur des rayonnages dédiés aux "producteurs locaux".
"Après la Foire de Libramont, Carrefour a entamé une profonde réflexion sur la manière de mettre en valeur les petits producteurs, explique Cécile Neuville, responsable chez Carrefour. En 2012, nous avons lancé la charte "Producteurs locaux", établi sept engagements et adapté notre méthode de travail aux réalités des artisans."

Sept engagements "Producteurs locaux"

Hormis quelques exceptions, chaque Carrefour ne travaille qu'avec des producteurs installés à 40 km du magasin. C'est une des conditions fixées par la chaîne. Mais l'engagement principal tient en la relation nouée avec les artisans : "Nous ne négocierons jamais le prix, ce sont eux qui fixent leurs prix et leurs volumes, précise Cécile Neuville. Nous avons aussi privilégié le contact direct, sans passer par nos centrales d'achat."

Un prix juste pour les producteurs

A "l'Hyper" de Marche-en-Famenne, Louis Moniotte et Nicolas Guillaume viennent régulièrement remplir les rayons qui leur sont réservés.  Ces deux éleveurs d’Ochamps et Porcheresse ont lancé sur la Foire de Libramont voici tout juste deux ans, la coopérative de viande Cornü. Une marque, un label, une filière dont ils maîtrisent toutes les étapes jusqu’à la découpe et à la mise en barquette. "Aujourd'hui nous fournissons notre viande dans quatre Carrefour. Bientôt il y en aura cinq autres, se réjouit Nicolas Guillaume. Dans ce partenariat, nous vendons au prix juste, c'est à dire que nous avons établi nos coûts de production et que nous sommes rémunérés selon ceux-ci, à notre juste valeur."
"On peut dire qu'on s'y retrouve, renchérit Benoît Goebels, éleveur et transformateur de produits laitiers à la ferme de Montplainchamps. Il y un bon dialogue, un bon suivi et une relation directe avec les gérants de magasins."

750 petits producteurs, pour plus de 6000 références…

Depuis le lancement de la charte "produits locaux", les chiffres sont en constante augmentation. "Tous les indicateurs sont au vert, indique Cécile Neuville. Au démarrage en 2012, il nous a fallu démarcher et convaincre, aujourd'hui ce sont les petits producteurs qui nous sollicitent. Chaque année, les ventes augmentent, preuve que les clients sont aussi demandeurs."
Carrefour travaille en direct avec 750 producteurs belges et référence plus de 6000 produits. Rien que pour les deux "Hyper" à à Marche-en-Famenne et Arlon, 35 producteurs issus de la province de Luxembourg y écoulent 450 articles. Et encore, ces chiffres ne tiennent pas compte des contrats établis au sein des magasins franchisés.

Également chez les frangisés

Le réseau Carrefour s'appuie sur de nombreux "Super" et "Market", gérés par des indépendants. Ici aussi la plupart jouent la carte des produits locaux.
"On n'hésite pas à aller chez les producteurs pour les rencontrer, prendre le temps de discuter, de les entendre, de les convaincre, et surtout de nous adapter à leurs modes de fonctionnement..." témoigne Loïc Sprumont, gérant du Carrefour Market à Bertrix. "Chez une éleveuse de chèvres par exemple, nous ne prenons qu'une dizaine de fromages à la fois, selon sa production."

Les coups de sifflets adressé en 2002 à Carrefour par le monde agricole ont laissé place à une  relation de confiance avec la grande distribution. C’est un des miracles de la Foire de Libramont… 


Christophe Thiry