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Bois-énergie à Nassogne : l'exemple wallon

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 Publié le vendredi 29 avril 2022 à 12:08 - Mis à jour le vendredi 29 avril 2022 à 12:23    Nassogne

Avec ses six chaudières et réseaux de chaleurs au bois, Nassogne fait figure d’exemple en Wallonie dans la transition énergétique. Et ce n’est pas fini. La commune souhaite développer un septième réseau long de 1,2km sur le village de Forrières.


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Une fois n’est pas coutume, c’est dans les caves de la nouvelle maison de village de Grune que ça se passe. Une chaudière à bois, la sixième pour la commune, vient d’y être branchée, et elle sera bientôt reliée à l’école située juste à côté. “On avait déjà prévu les départs au moment de la construction de la maison de village. Il ne reste plus qu’à ouvrir l’ancienne cour de récréation et à se brancher sur le circuit de l’école”, explique le  chef des travaux Stéphane Piérard. Une fois raccordée, l’école délaissera sa chaudière à mazout et la commune fera un pas de plus vers l’abandon progressif des énergies fossiles.

Si c'était possible, on passerait tout de suite au zéro mazout”Marc Quirynen, bourgmestre de Nassogne

Entre Nassogne et le bois-énergie, l’histoire débute en 2005 à l’école maternelle d’Ambly, où a été installée la première  chaudière à pellets, permettant d’économiser 4 tonnes de CO2/an. Se sont ensuite greffés d’autres équipements similaires : à Ambly toujours, côté primaire, ou à l’école de Bande. En 2013, la commune a franchi un nouvel échelon en reliant l’administration communale, la  bibliothèque, le centre culturel, l’école et onze habitations privées. Le tout alimenté cette fois aux plaquettes de bois.

A ce jour, Nassogne totalise donc six chaudières au bois et réseaux de chaleur. Tous les dossiers ont été encadrés par la Fondation rurale de Wallonie. “Il y a des similitudes, mais chaque dossier est unique, explique Francis Flahaut, coordonnateur pour la FRW. C’est l’importance d’avoir une vue objective, neutre et indépendante des solutions à mettre en place, sans parti pris.”

Un septième réseau de chaleur à Forrières

La fondation et la commune planchent à présent sur un autre dossier : celui de Forrières. 1km200, un des plus grands réseaux de chaleur, reliant quatre implantations scolaires et les logements publics de la Famennoise, auquel pourraient se connecter des résidences privées. “Depuis les inondations, nous réfléchissons à l’opportunité d’inclure dans le réseau quelque 110 maisons de particuliers”, précise le bourgmestre. Quant à savoir qui s’y raccordera, cela dépendra du rapport coût-bénéfice : “c’est à calculer de manière individuelle, reconnaît Francis Flahaux. Tout dépend de la manière dont les maisons sont actuellement chauffées”. 

Le réseau englobera aussi les bâtiments scolaires, communaux, provinciaux et de la FWB.  L’intérêt vers une transition énergétique est bien marqué, mais il leur faudra lever un obstacle, d’ordre financier : elles pourraient se voir contraintes de rembourser des subsides obtenus pour le remplacement de chaudières au mazout. Mais le ministre wallon Philippe Henry a ouvert la porte : “Je ne peux me prononcer pour les autres niveaux de pouvoirs, mais nous sommes dans une situation de transition. Il faudra certes éviter des doublons, mais il faut reconnaitre que certains investissements, même récents, sont déjà dépassés en matière de transition climatique.”

Discrète sur ses démarches en faveur du renouvelable, Nassogne n’en est pas moins un exemple au niveau wallon.  Forte de ses six installations bois-énergie, elle économise à elle-seule 275 tonnes de CO2 chaque année. L’équivalent d’1.500.000 km en voiture. 35 fois le tour de la terre…


Christophe Thiry