Ce vendredi matin, les employés du Carrefour de Marche-en-Famenne n'ont pas ouvert le magasin. Ils ont manifesté pour réclamer plus de bras et dénoncent une politique d'emploi de plus en plus précaire.

"Plus aucun engagement, plus aucun contrat de qualité, toujours plus de pression", voilà en quelques phrases, placardées à l'entrée du magasin, le sentiment des employés du Carrefour marchois. Ce vendredi matin, ils ont tout simplement refusé de prendre leur poste, comme nous le confirme la secrétaire fédérale du Setca Luxembourg, Françoise Malherbe:

"C'est le personnel qui a pris cette décision. Ils en ont marre, ils demandent des bras supplémentaires pour travailler correctement et offrir au client le service qu'il a toujours eu au Carrefour", explique la syndicaliste qui doit rencontrer la direction ce matin.

À l'origine de la colère des travailleurs, l'intention de la direction de ne pas remplacer les CDI partants par des contrats du même type. Selon le syndicat, l'idée serait de faire appel à plus de CDD, de jobs étudiants, voire demain (si les demandes des entreprises aboutissent) de flexi-jobs.

"Quand on voit que les étudiants peuvent désormais prester 650 heures, c'est 4 mois à temps plein", précise Françoise Malherbe. Selon le Setca, le personnel est à bout, y compris dans l'implantation d'Arlon, et en a ras-le-bol "de former des nouveaux venus tous les six mois".

Le mouvement d'humeur a un seul but: obtenir des emplois stables, pour travailler sereinement, et offrir "un service professionnel et soigné au client. Nous avons bon espoir de parvenir de rouvrir vite les portes de notre magasin et d’accueillir à nouveau notre clientèle".

De son côté, Carrefour Belgique nous a envoyé un mail début d'après-midi en expliquant "être bien informé de la situation au Carrefour de Marche-en-Famenne. Des échanges constructifs ont déjà eu lieu aujourd’hui entre la direction et les représentants du personnel durant lesquels chacune des parties a pu s’exprimer. Une seconde réunion est d’ores et déjà prévue pour jeudi prochain, au cours de laquelle un plan d’action sera présenté afin de mettre rapidement en place des solutions concrètes".

En attendant, les portes du magasin ont finalement été ouvertes ce vendredi après-midi. Les travailleurs assurent néanmoins que s'ils n'ont pas un minimum de garanties jeudi prochain, une nouvelle action pourrait avoir lieu le lendemain.

Frédéric Feller Nicolas Lefèvre