Nous vous en parlions la semaine dernière, une année supplémentaire de master va être ajoutée au cursus des étudiants en kinésithérapie dès la rentrée 2026. Les études de kiné passeront de 4 à 5 ans, comme c'est le cas en Flandre. Une réforme qui inquiète de nombreux étudiants sur le plan financier.

 A quelques semaines du blocus, la nouvelle a semé son lot d'inquiétudes dans les salles de classe. Pour devenir kinésithérapeutes, les étudiants de la Haute école Robert Schuman comme ceux d’autres hautes écoles, devront boucler un cursus de 5 ans dès 2026, contre 4 ans actuellement. Une réforme qui inquiète particulièrement les étudiants les plus précaires.

“Je suis issue d’une famille monoparentale”, confie Camille Baudry, étudiante en bloc 1 à la HERS. “Une année d’études supplémentaire à prendre en charge c’est non négligeable pour ma maman. Cela peut impliquer des jobs étudiants, voire des prêts. On va devoir se débrouiller”. 

Même son de cloche auprès d’Alexis Mimille, étudiant en bloc 2, qui est lui en reconversion professionnelle: “J’avais budgétisé ma reprise d’études sur quatre années, une année supplémentaire, c’est une année supplémentaire sans revenu, ça change la donne”. 

A la Haute école Robert Schuman, les étudiants frontaliers qui ont préféré la Belgique à la France pour des questions financières et géographiques s’interrogent également. 

“Je remets un peu mon choix en question en sachant qu’en France les études coûtent plus chères mais que les étudiants en stage touchent un salaire dès la troisième année”, témoigne Gwendal Pierre, étudiant en bloc 2. 

Des mesures transitoires attendues par les étudiants

 Ce n'est pas le fond de la réforme que les étudiants dénoncent mais plutôt sa vitesse d'exécution.

“Le fond de cette réforme est un plus pour la profession, en revanche le timing est mauvais. Pourquoi faire entrer en vigueur ce changement dès la rentrée prochaine pour tout le monde ? Plutôt que d’introduire progressivement les choses comme cela a été fait avec les enseignants il y a quelques années?”, questionne Thomas Rock, président du conseil des étudiants de la Haute école Robert Schuman. 

 Un responsable de la section kinésithérapie de la HERS doit faire partie d'un groupe de travail destiné à la mise en place de cette réforme. Il entend faire remonter les inquiétudes des étudiants en attente de clarifications et de mesures transitoires.