Publié le samedi 27 juillet 2024 à 07:30 Gouvy
Le concours Blanc Bleu Belge de la Foire de Libramont est l’un des plus prestigieux de Belgique. Pierre et Jean-Luc Hubert y présentent cette année encore plusieurs bêtes. Derniers préparatifs dans leur ferme à Steinbach (Gouvy).
Meuhhhh... À peine le pied posé hors de notre voiture, que nous avons droit à un comité d’accueil enjoué. Les meuglements résonnent en choeur. Pierre Hubert nous accueille. Sa démarche assurée masque une tension naissante :
« La Foire de Libramont, c’est quand même l’événement de l’année. Pour nous, Luxembourgeois, c’est vraiment un moment très important. C’est l’un des trois seuls concours nationaux auxquels les Wallons peuvent participer. »
Cette année, les Hubert amèneront six vaches, dont cinq participeront à des concours. Et elles n’y vont certainement pas pour faire de la figuration. « L’an dernier, nous l’avions remporté avec Farandole, notre génisse », se congratule l’éleveur. « Ce serait bien entendu chouette de gagner à nouveau le concours. Mais vu la qualité du plateau à Libramont, une place dans le tiercé (NDLR : les trois premières places) serait déjà une satisfaction pour nous », surenchérit Jean-Luc, le père de Pierre, qui écume les concours bovins depuis 37 ans.
Des derniers préparatifs après des mois de travail
Alors, pour mettre toutes les chances de leur côté, père et fils consacrent les quelques jours qui précèdent l’échéance à la mise en beauté de leurs « Blanc Bleu Belge ». Au programme aujourd’hui : le lavage d’Aurora, la doyenne des vaches sur le champ de foire, et la tonte de Farandole, qui concoure ce week-end dans une autre catégorie. Armé d’un rasoir géant, Pierre Hubert explique :
« La tonte est importante parce qu’elle permet de souligner les qualités que le jury recherche dans une « Blanc Bleu ». On commence par dégager l’arrière-main, puis le flanc de l’animal. On tond les pattes pour les affiner. Surtout à l’avant, ça permet de montrer l’épaule. Enfin, on s’occupe du garrot pour mettre sa largeur en évidence. »
Il ne faudrait toutefois pas que ces préparatifs finaux viennent occulter le travail de longue haleine qui se cache derrière ces vaches musculeuses. « En fait, la préparation commence un an à l’avance, puis s’intensifie à trois, quatre mois du concours », explique Pierre Hubert. « Avant, il a fallu qu’on sélectionne parmi nos bêtes celles qu’on voulait inscrire pour le concours. Pour cela, on se base sur de nombreux critères : sa démarche doit être belle, sa période de vêlage potentiel, son âge… C’est parfois difficile de faire un choix ! », ajoute-t-il.
Un ruban et des espoirs
Pourtant, le binôme père-fils vise souvent juste quand il s’agit de repérer des promesses au sein du troupeau. Cet œil aguerri leur a déjà valu de nombreuses distinctions. « Ça, c’est l’écharpe de champion national 2015, l’année où on l’a remporté avec notre taureau. C’est vraiment le graal pour tout éleveur », nous raconte Pierre, en présentant fièrement un ruban tricolore qui commence quelque peu à accuser le coup du temps.
Lors de cette Foire 2024, la famille Hubert ne présentera en revanche aucun taureau. Engagée dans plusieurs catégories, elle compte néanmoins ravir une belle place finale. Mais, surtout, Pierre Hubert espère que ce concours pourra mettre en avant l’agriculture. Car, bien plus que pour la reconnaissance qu’il en tire, s’il participe à ce concours de prestige, c’est avant tout par amour de l’élevage et du Blanc Bleu Belge.
Ugo Lempereur
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