Agriculture

Manifestation d'agriculteurs à Gouvy. Un prélude à des actions plus musclées?

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 Publié le dimanche 10 novembre 2024 à 14:00 - Mis à jour le dimanche 10 novembre 2024 à 14:39    Gouvy

Depuis quelques jours, les agriculteurs ont repris leurs actions pour sensibiliser la population et les politiques. Pour le moment, ces actions restent "sages", mais cela risque bien d’évoluer rapidement s'ils n'obtiennent pas gain de cause


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Non, les agriculteurs  n’avaient pas disparus, ils travaillaient. On ne les avait d’ailleurs pas oubliés depuis le printemps dernier. Car partout dans notre Province, il reste encore des traces de leurs précédentes revendications et actions : panneaux de signalisation retournés, slogans pour une agriculture plus juste et plus humaine, griefs contre le pouvoir politique et les promesses non tenues, dénonciation de l'accord Mercosur, etc. L’hiver revient et les agriculteurs sont toujours en colère. Sans doute encore plus qu'au printemps. Les revendications sont les mêmes : une rémunération juste et des gardes-fous contre la concurrence déloyale en provenance de l'étranger.

Pourquoi reviennent ils à la charge? Parce qu’ils n’ont pas obtenu entière satisfaction et qu'ils sont, pour beaucoup, en difficulté financière. Ils sont inquiets. Et aussi, parce qu'ils en ont marre d'être seulement "écoutés" par les dirigeants. Ils veulent du concret, et vite! 

"Après l'apéro au printemps, on vous prépare le plat principal. Ça va faire mal" 

Pour se faire entendre, ils ont repris leurs actions. Exemples ce week-end en région verviétoise avec une première action en soirée et plus près de chez nous, à  Bastogne ou une banderole géante est accrochée devant la façade de l’hôtel de ville. Et samedi soir dans la commune de Gouvy, une quarantaine d’agriculteurs se sont rassemblés pour garnir quelques rond-points de banderoles et de mannequins de pendus. Le tout dans le calme et la bonne humeur, mais ces manifestants promettent de passer a la vitesse supérieure si rien ne bouge rapidement. 

"Nous manifestons après notre journée, après le travail aux champs, pour ne pas gêner la population. C'est pour montrer notre situation et notre mécontentement à la population et aux politiciens qui n'ont pas tenu leurs promesses. Ils se sont servis de nous durant leur campagne électorale.
Depuis des mois, les gouvernements, les politiciens belges et européens prennent des mesures qui vont inévitablement nous conduire a la catastrophe. Stop, on doit réagir et avancer dans différents dossiers.
On en a marre d’être seulement écoutés. On veut du concret, des actes. Sinon, on devra aller plus loin. Dire les choses d’une autre façon. Au printemps, ça a été l'apéro. Cette fois, on vous prépare le plat principal. On n'ira pas à Bruxelles chaque semaine, mais le jour où on décidera de faire quelque chose, on va faire très mal"

Financièrement parlant, c'est de plus en plus compliqué. D'autant que depuis quelques mois, la maladie de la langue bleue décime certains cheptels et les indemnisations se font attendre. Bref, le milieu rural est plus que jamais uni. On assiste sans doute, à nouveau, au début d'une fronde qui risque de rapidement s'étendre au niveau national. Comme au printemps dernier...


Laurent Trotta