Cette année encore, les organisateurs attendent plus de 200.000 visiteurs et exposants dans les allées de la Foire. Notre rédaction a recueilli les réactions et attentes des personnes présentes dès ce vendredi matin.

9h30 : Libramont est (déjà) en émoi. Les embouteillages s’accumulent à l’approche des entrées. On s’active autour des premières voitures embourbées dans les parkings. Ils sont nombreux à avoir braver la météo capricieuse en ce vendredi matin pour fouler le champ de foire.

Certains visteurs sont des habitués. « Ça fait 37 ans que je viens », raconte Gilles, un agriculteur croisé au détour d'un chemin. « L’ambiance est très chaleureuse. On rencontre beaucoup de gens intéressants et, souvent, on retrouve ici des personnes qu’on a plus vues depuis un an », sourit-il encore. D’autres, comme Cyril, sont plutôt novices :

« C’est seulement la deuxième fois que je viens. C’est très sympa, parce qu’on peut en apprendre beaucoup sur l’agriculture, notamment dans son rapport à l’environnement. »

L’aspect didactique de la foire séduit aussi de nombreuses familles. Pour un père qui visite les stands du LEC avec son fils, c’est même l’argument principal de leur venue. « Il y a beaucoup de chose à découvrir, en particulier pour les jeunes », explique-t-il. « On apprend des choses nouvelles. C’est instructif, même pour les adultes », avoue encore le papa.

Des machines et du networking

Mais la Foire de Libramont, c’est avant tout un événement marquant pour les professionnels. Thijs Laning vient même des Pays-Bas pour pouvoir y tenir le stand de Ascenso. « Notre marque est relativement jeune, donc on vient ici pour chercher de nouvelles relations, de nouveaux acheteurs », explique-t-il avant d’ajouter :

« Nous importons des machines venues d’Asie pour les distribuer partout dans le BeNeLux. Notre présence ici est donc cruciale pour notre développement sur le marché belge. »

« On a l’habitude de travailler directement avec des fournisseurs. Ici, on peut entrer directement en contact avec les utilisateurs de nos produits. C’est essentiel pour nous, cela nous permet de prendre le pouls », surenchérit Claude Packo, dont la société est fidèle à la foire depuis « une quarantaine d’années ».

Une nouvelle race à la Foire

Les vendeurs de machines agricoles ne sont toutefois pas les seuls à souhaiter nouer de nouveaux liens. Les éleveurs ne sont pas non plus en reste dans les allées de la foire. Ludovic Dawagne est venu avec ses vaches « Aubrac ». « C’est une race un peu méconnue en Belgique », indique-t-il. « On vient donc à la Foire de Libramont pour la faire connaître, d’autant plus qu’un herdbook pour les « Aubrac » va être créé à la fin de l’année. Je serai satisfait si j’arrive à toucher sept ou huit interlocuteurs après ces quatre jours », nous fait savoir l’agriculteur.

Pour certains exposants, l’aventure se prolongera toutefois au-delà de ce lundi. Mardi et mercredi, quelques-uns seront aussi présents à Bertrix lors des démonstrations en forêt. Marc Vrydagh en fera partie avec sa société de systèmes de chauffage au bois. Il se justifie :

« Cette présence tant à Libramont qu’à Bertrix nous permet de toucher des publics différents. Ici, on parle davantage au milieu agricole tandis qu’à Bertrix, on a affaire avec des personnes issues du monde forestier. »

Quoi qu’il en soit, visiteurs et exposants auront à nouveau le même objectif cette année : tous croisent les doigts pour que la Foire se déroule sous les meilleurs auspices. Au vu de l’affluence ce matin, le public n’a semble-t-il pas été découragé par la météo maussade. Les organisateurs ne verraient toutefois pas nécessairement d'un mauvais oeil que le soleil vienne réchauffer la passion pour l’agriculture des 200.000 visiteurs attendus ce week-end.

Ugo Lempereur