L'élevage est un gros émetteur de gaz à effets de serre. Pour diminuer cet impact, des recherches sont en cours actuellement notamment à Libramont et les premiers résultats du projet Blanc-Bleu Vert sont déjà significatifs. Une journée portes ouvertes était organisée ce mercredi .

 A Libramont, le centre wallon de recherches agronomiques participe au projet Blanc-Bleu VERT. L'objectif est de proposer des solutions aux éleveurs bovins car l'élevage est un gros émetteur de gaz effet de serre.   "En Belgique, l'agriculture représente 11% des gaz à effets de serre. Et dans l'agriculture, l'élevage en produit la moitié et les bovins en consomment 85% de cette moitié. C'est lié à la production de méthane par rumination, mais aussi au stockage des effluents, des fumiers, etc." explique Emilie Henrotte, employée chez INOVEO en R&D  et coordinatrice du projet Blanc-Bleu Vert

 Pour tenter de diminuer ces émissions par les bovins, des essais sont menés depuis deux ans sur des taureaux BBB. La piste de l'alimentation a déjà fourni des résultats significatifs.

Déjà des résultats avec l'alimentation

 "En jouant sur l'alimentation, il y a moyen de réduire les émissions de méthane de 30 à 35% en adaptant les ratios" dévoile Werner Reuter responsable commercial des aliments Proxani

"On a incorporé dans l'alimentation des graines oléagineuses extrudées comme la graine de colza ou de lin. Dans les tourteaux traditionnels, l'huile a été retirée. Ici la matière grasse est conservée, ce qui permet une meilleure digestion et moins de rejet" ajoute Werner Reuter.

Alimentation, génétique et croisement

 L'alimentation, mais aussi la génétique et le croisement de Blanc Bleu avec de la Holstein sont les pistes explorées par les chercheurs.

Ces distributeurs de nourriture permettent aussi de mesurer les émissions de méthane explique Alexandre Mertens, Chercheur au CRA-W à Libramont. Par la suite, sur base génétique, on pourra sélectionner des animaux qui émettent moins de méthane  car on observe qu'il y a une très grosse variabilité entre les animaux donc on pense qu'il y a une piste pour réussir à diminuer les émisisons de méthane. 

Financées par Inovéo, Proxani et la Région Wallonne, ces recherches effectuées par les CRA-W (Ath, Gembloux, Libramont) et les universités de Liège et Agro-bio Tech Gembloux se termineront en 2026. Les résultats génétiques arriveront plus tard.

Venus de toute la Belgique, 200 professionnels de l'élevage ont assisté à cette présentation à mi-parcours. Pour Daniel Vanquaethem, éleveur à Neufchâteau, c'est intéressant mais "l'élevage, c'est très complexe et d'un animal à l'autre, d'une ferme à l'autre, d'un environnement à l'autre, les résultats seront différents. Pour lui, il y a trop de facteurs pour rester neutre. Et puis, l'agriculteur doit travailler pour trouver un revenu."

 Se dégager un revenu est effectivement la première préoccupation des éleveurs bien avant les émissions de méthane. Les résultats des essais en prairie effectués à Libramont seront néanmoins attendus en Ardenne, terre d'élevage par excellence.

Christelle Collin