Les prix des énergies fossiles explosent. Une opportunité à saisir pour la filière du bois énergie dont les prix sont plus stables. Pour faire le point sur ce secteur en plein développement, la fédération avait invité vendredi dernier le ministre wallon de l’énergie Philippe Henry à la paletterie François à Virton.

Situé sur la zone industrielle de Latour, le groupe François produit des palettes en bois et avec les résidus de sciure, l'entreprise fabrique aussi des pellets. L'usine tourne grâce à une immense chaudière alimentée par des bois de rebut récoltés dans les parcs à conteneurs.  Cette chaudière produit de l'électricité et de la chaleur, c'est ce qu'on appelle la cogénération. Cette entreprise en plein développement est un modèle d'économie circulaire montré en exemple par la fédération de la filière bois énergie, la FEBHEL .

Faire connaître les atouts du bois-énergie

"Le bois est une ressource locale. Des entreprises locales valorisent les sous-produits. C'est un combustible bénéfique pour le climat. Malgré ses atouts et les avancées technologiques, on se rend compte que le bois est encore trop peu utilisé comme chauffage central", explique Pierre Martin le secrétaire général de la FEBHEL, la Fédération interprofessionelle belge du bois énergie.

Aujourd'hui, une chaudière bois/pellet coûte beaucoup plus chère à l'achat. L'investissement de départ plus élevé ne l'est pas forcément sur le long terme, rappelle la Fédération. Comme on le voit actuellement, les prix des énergies fossiles fluctuent beaucoup plus que ceux du bois. Appel est fait au politique pour soutenir plus ces investissements et ainsi encourager les ménages ou les entreprises à faire le pas. La consommation de chaleur représente la moitié de la consommation d'énergie en Wallonie. D'où l'idée d'un plan chaleur wallon .

"Jusqu'à présent, on a travaillé sur la production d'électricité, l'isolation, y'a encore du potentiel mais il y a aussi un énorme potentiel en récupérant de la chaleur produite par les industries et aussi en créant des réseaux de chaleurs avec des chaudières centralisées", avance le Ministre wallon Philippe Henry.

Le bois énergie a un rôle à jouer dans cette transition énergétique. La Région va soutenir le groupe François en lui délivrant de nouveaux certificats verts pour sa future unité de cogénération qui sera plus performante. Car ça bouge au sein de l'entreprise virtonnaise. Bernard François a laissé sa place à son fils, Ulrich, à la tête du groupe avec des projets d'investissements de l'ordre de 80 millions d'euros prévus dans les 3 prochaines années.

"On va créer un nouvelle  cogénération et on va essayer d'augmenter notre capacité de sciage, de fabrication de palettes et de pellets également. Tous ces investissements ont nécessité de nouveaux capitaux avec un nouvel actionnariat", précise Ulrich François, nouvel administrateur-délégué du Groupe François.

Depuis juillet, le groupe François fait partie du portefeuille du groupe anversois Alcopa, un choix stratégique pour privilégier le développement de la société dans un secteur en pleine croissance.