Société

Enseignants en grève. Les reproches sont multiples

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 Publié le mardi 26 novembre 2024 à 09:28 - Mis à jour le mardi 26 novembre 2024 à 21:04    Arlon

Vaste mobilisation des enseignants ce mardi matin. Conditions de travail, réforme du qualifiant, diminution de l'encadrement, changement de statut : les craintes et reproches adressés au gouvernement de la Fédération sont multiples.


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8h ce mardi matin devant l'institut Notre-Dame d'Arlon, les élèves dont les cours sont maintenus terminent de rejoindre leur classe. À l'extérieur une douzaine de profs distribuent des tracts aux passants. L'occasion de sensibiliser le public aux raisons de ce mouvement de grève dont certaines touchent directement l'établissement, comme nous l'explique Séverine Lemelijn, représentante syndicale et enseignante en histoire-géo dans l'enseignement général et qualifiant.

"Ce qui nous inquiète à l'heure actuelle, c'est vraiment la réforme du qualifiant. C'est l'annonce, il y a une dizaine de jours, que le qualifiant allait perdre 3% (en nombre d'heures ndlr) pour organiser ses cours et ça c'est vraiment le plus inquiétant. C'est ce qui a fait débrayer les enseignants aujourd'hui".

"Les mesures sur les nominations sont annoncées, elles ne nous plaisent pas, mais si nous débrayons si vite et maintenant, à la veille des examens, alors qu'on a vraiment autre chose à faire avec nos élèves. C' est pour eux aussi, pour dire non au gouvernement, non à cette réforme du qualifiant".

Par exemple, dans votre école, ça se traduirait comment, ces 3% en moins ?

"Ça va faire des classes plus grandes, avec plus d'élèves dedans donc on pourra moins faire de différenciation, moins bien les accompagner et la fermeture de sections dès septembre 2025".

Même son de cloche du côté de l'Athénée Royal d'Arlon où le mouvement est surtout suivi au niveau des enseignantes et enseignants du fondamental. Au-delà de la question des statuts, on s'inquiète surtout de la détérioration des conditions de travail. Carine Joye, déléguée syndicale CGSP et enseignante en géographie dans le degré supérieur à l'Athénée Royal d'Arlon :

"Pour moi ce n'est pas l'élément le plus important. L'élément le plus important c'est la diminution des conditions de travail, de la qualité de nos conditions de travail. C'est donc aussi le fait qu'on va se retrouver avec du NTPP (nombre total de périodes-professeurs) en moins, avec de la difficulté d'organiser des classes avec une surcharge au niveau des classes. Et pour nous, ce sont les conditions de travail qui sont  les plus importantes, puisqu'en fait ce sont les conditions d'apprentissage de nos élèves"

 

Pour les syndicats en font commun (CSC, CGSP, SLFP), la mobilisation est nécessaire car les mesures d'économies annoncées "vont impacter la qualité et l’accessibilité de l’enseignement en dégradant les conditions de travail des personnels et leur statut. Elles mettront inévitablement en péril le droit de tou·te·s à recevoir un enseignement de qualité". Pour eux, un enseignement de qualité pour tou·te·s, c’est avant tout : 

  • du personnel qualifié, enseigner est un vrai métier ! ;
  • du personnel statutaire qui garantit une égalité de traitement ;
  • du personnel respecté dans ses conditions de travail et reconnu pour ses compétences ;
  • de bonnes conditions d’apprentissage pour TOUS les élèves et TOU·TE·S les étudiant·e·s ;
  • une école démocratique, accessible à tou·te·s.

Ils ajoutent "qu' en dehors de tout enjeu électoral, le Gouvernement a annoncé une première série de mesures budgétaires, qui concernent"

  • la diminution des moyens de l’enseignement qualifiant (perte d’au moins 500 emplois) ;
  • la restriction du périmètre de l’enseignement qualifiant : envoi d’élèves (7 TQ, 7P, élèves majeurs ayant « décroché ») vers d’autres opérateurs hors enseignement ; diminution des moyens de fonctionnement alloués aux écoles et aux internats de l’enseignement organisé (WBE) ;
  • la diminution des fonds des bâtiments scolaires et le report d’investissements ; le budget des institutions d’enseignement supérieur diminué de 6,5 millions ; la non-indexation et parfois la diminution des budgets de fonctionnement d’organismes publics importants (l’institut de formation professionnelle continue des enseignants, Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE), l’Académie de Recherche et d’Enseignement supérieur (ARES), le Fonds de la Recherche Scientifique (FNRS). 

 


Frédéric Feller