Publié le vendredi 29 septembre 2023 à 14:55 - Mis à jour le vendredi 29 septembre 2023 à 15:12 Libramont
A l'instar d'une dizaine d' hôpitaux universitaires en Belgique, Libramont réalise des expérimentations pour trouver de nouveaux traitements contre le cancer. Un travail de qualité qui a amené l'équipe de chercheurs jusque Chicago. Les experts y étaient invités pour présenter les résultats d'une de leurs études .
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15 ans déjà que le docteur Forget et son équipe participent aux recherches internationales contre le cancer. Un travail d'excellence reconnu par les experts mondiaux; en atteste l'invitation à se rendre à Chicago le 2 juin dernier. Les chercheurs libramontois y ont présenté le résultat d'une de leurs dernières analyses. Le cancérologue explique : " il s'agit d'une nouvelle étude avec un médicament qui agit au niveau des globules blancs. Il faut savoir que pour l' immunothérapie classique, on agit via les lymphocites T8, mais on a constaté qu'il y avait clairement des limites. Ici, on a montré qu'il y avait aussi moyen d'agir sur des globules blancs qui s'appellent "macrophages", que c'était aussi possible de les stimuler et qu'ils pouvaient tuer des cellules cancéreuses". Une belle avancée.
Ce genre d'essai thérapeutique ne serait pas réalisable sans l'équipe, composée de 4 biologistes de formation. Céline Louis fait partie de ces coordinatrices cliniques. Présente depuis le début de l'aventure, elle est témoin de l'évolution des traitements au fil du temps. Elle développe : "aujourd'hui, au niveau de la recherche, c'est de plus en plus spécifique. On trouve des traitements pour des indications de moins en moins approximatives avec des facteurs génétiques bien précis".
Les analyses sont donc de plus en plus ciblées, dans le cas de la chimio (traitement à base de substances chimiques) et de l'immunothérapie (qui consiste à stimuler les globules blancs pour atteindre les cellules malignes), vers laquelle s'orientent de plus en plus les spécialistes. Parmi les différents avantages, ce type de traitement provoque en général moins d'effets secondaires. Par ailleurs, ses bienfaits s'étalent souvent sur une plus longue période. Depuis 4 mois, des essais cliniques, utilisant une nouvelle génération d'immunothérapie, sont en cours au sein de l'hôpital libramontois. Ils concernent le cancer du sein.
" On travaille avec une nouvelle génération d'immunothérapie où la cible, qui vient d'être découverte (le LAG 3), pourra, on l'espère, mieux stimuler les globules blancs et attaquer les cellules cancéreuses. Car il l faut reconnaître que, concernant le cancer du sein, la plupart des essais ont été des échecs ", précise le docteur Forget, à propos de l'expérimentation en cours.
Virginie Hons, de Vaux-sur-Sûre, participe à cette nouvelle expérimentation. La jeune-femme, atteinte d'un cancer du sein voilà quelques années, a fait une rechute il y a 4 mois. Lorsqu' on lui a proposé de participer à cette étude, elle n'a eu aucune hésitation. "j'ai évidemment décidé de faire le traitement expérimental dans la foulée, en plus de ma chimio, pour me donner le plus de chances possibles. Pour l'instant, je supporte bien la médication. Je ne ressens qu'une petite gêne, durant 48h, lorsqu' on me pique dans chacune des cuisses. C'est un peu comme une piqûre de guêpe et ça disparait avec un simple anti-douleur".
Ces essais cliniques , réalisés en collaboration avec les médecins de l'hôpital d'Arlon , constituent une aubaine pour les malades qui y participent. Ceux- ci profitent en effet gratuitement de ces traitements révolutionnaires. Des traitements onéreux puisque chaque patient participant à une étude coûte 200 000 euros, payés intégralement par la recherche.