Publié le mardi 10 juin 2025 à 10:16 - Mis à jour le mardi 10 juin 2025 à 12:54 Virton
Le Hamawé Roots Festival a signé ce week-end sa 20ème édition. Ce festival de musique "de fermiers" renvoie aux racines du folk, du blues, de la country musique. Ce festival est organisé par l'asbl Musique acoustique et se tient, depuis ses débuts, dans les hangars mis à disposition par la ferme Roiseux à Hamawé, près de Ethe (Virton).
Tête d’affiche de ce festival, les High Jinks Delegation, groupe bruxellois formé il y a une douzaine d’années, autour du ragtime, de la musique de rue, et des premières notes des colons américains…
"Au départ, j'aimais le très vieux blues, des années 20-30. Puis je me suis tourné vers le junk bands (ces groupes de musique qui utilisent des instruments faits d'objets du quotidien, ndlr), où l'accent est mis, non pas sur l'instrumentation parfaite, mais sur de la musique improvisée, un peu bricolée"
Nicolas "Mister Brown", des High Jinks Delegation
Pour s’y être déjà produit, la scène de Hamawé n’a pas vraiment de secret pour ces musiciens du High Jinks Delegation. Mais c’est en tant que festivaliers qu’ils l’ont le plus souvent appréciée : "Je suis venu plusieurs fois comme spectateur".
Car le Hamawé Roots Festival est unique en son genre en Belgique. Un pionnier aussi, reconnu comme tel et qui fête cette année son 20ème anniversaire…
"Quand on a commencé, on peinait un peu à attirer des groupes. Maintenant certains nous contactent pour venir ici. Même des formations que nous avons appelés aux Etats-Unis avaient déjà entendu parler de nous"
Sébastien De Conynck, président de Musique Acoustique, asbl organisatrice du festival
La Gaume a même pris un petit accent mexicain avec Los Tarascos, groupe de Mariachi venu d’Anvers et chargé de maintenir l’ambiance entre les groupes.
Mais le Hamawé Roots Festival ne serait pas ce qu’il est devenu sans Les Straps, les locaux de l’étape, de toutes les éditions depuis 2005, ceux par qui le festival est né. D’un pari un peu fou lancé au lendemain de la sortie de leur premier CD.
Depuis lors la formation a à peine changé, réunie autour des deux Jean-Marie, Giltaire et Liégeois.
"Nous nous intéressions beaucoup à la "guitare picking". On a commencé à jouer ensemble,à chanter. On s'est dit que le bluegrass, c'était vraiment chouette, Jean-Marie (Giltaire) m'a alors suggéré de prendre le banjo.
Puis assez rapidement on a voulu ajouter de l'harmonica et Dim nous a rejoints..."
Jean-Marie Liégeois, membre des Straps
Et puis... se sont ajoutées les percussions, guitare et basse des Polo, Séba et Manu.
Au fil des ans les générations se sont croisées à Hamawé et ont partagé les mêmes rythmes. Un voeu cher au propriétaire des lieux, Damien Roiseux, qui dès le début a accordé son soutien et les clés de son exploitation.
"Pour le premier festival, il y avait encore de la terre battue dans cette étable, et du foin et du fumier dans un coin", se souvient Bernadette, une des filles Roiseux.
"Papa a aujourd'hui 88 ans. Il est passé faire un tour hier samedi, et il m'a dit, la larme à l'oeil : "tu vois tout ce monde ? C'est un peu grâce à moi quand même..."
Marie-France Roiseux
Et comme ici la tradition se partage, de grand-père à filles et petits-enfants, le Hamawé Roots festival a encore de belles soirées à offrir.
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