Culture

Rocambole : Souvenir d’éclipse

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 Publié le vendredi 26 juin 2015 à 19:30    Province


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Je me souviens de la voisine, une certaine madame Hautecoeur. Une lumière, cette femme ! Une intellectuelle de première force…

On racontait ceci à son sujet.

Mais d’abord situons l’événement et donnons l’ambiance… Mettons-nous dans le bain. On est dans les années soixante, par là et c’est donc un jour exceptionnel puisque c’est un jour d’éclipse. Une éclipse totale, cette fois… Et il y avait déjà eu beaucoup de ramdam dans les médias. On avait annoncé la chose en long et en large !

En insistant là aussi sur les précautions à prendre pour ne pas se niquer la rétine. On préconisait alors l’usage d’un carreau de verre fumé ou d’une vieille feuille de radio médicale. (On savait recycler en ce temps-là. On ne savait pas jeter, surtout. Alors on gardait plein de trucs qui ne servaient à rien. Sauf… sauf les jours d’éclipse !)

Et donc tout le village était dehors, à reluquer ladite éclipse, à contempler le phénomène ; les uns avec leur bout de verre, les autres leur bout de radio.

Et ça jactait, ça jactait… Puis se taisait au fur et à mesure que le noir vraiment noir se faisait.

Et c’est là que madame Hautecoeur intervint. Elle profita du moment où l’obscurité était à son comble et imposait le silence total pour dire, deux points ouvrez les guillemets, ceci :

« Mon Dieu, Seigneur !... Quand même… c’est extraordinaire ! Qu’est-ce qu’on ne fait pas maintenant, hein ? »